Un an après un premier album rafraîchissant intitulé Harmony (和), la jeune chanteuse coréenne Cacophony propose un second disque centré sur les thèmes de l’amour, de la séparation, et du difficile voire impossible oubli de l’être aimé.
Curieux patchwork à l’ambiance crépusculaire, Dream (夢) est un album foisonnant d’idées très originales dont les arrangements électro surprennent par leur inventivité fulgurante. Pour être honnête ça m’a fait penser à Kate Bush sur la forme, et je me demande maintenant si le titre ne serait pas effectivement un petit clin d’œil au magnum opus de la chanteuse britannique (The Dreaming).
La qualité de la production est tout bonnement démente. Le timbre de voix sublime de la chanteuse (dont je ne suis pas parvenu à dégoter le vrai nom, malgré que mes talents de traducteur Google se soient affutés dernièrement, disons donc Cacophony, son nom de scène, à ne pas confondre avec un groupe de hard rock homonyme) est parfaitement mis en valeur et entre comme en fusion avec les mélodies tantôt folks, tantôt électroniques des différents morceaux.
Mélodies déstructurées, fabuleusement déstructurées et par les fissures desquelles s’imprègne une puissante émotion que le piano vient accentuer magnifiquement à des moments propices (cf. Please ou I am sorry, d’ailleurs chanté en anglais). Cacophony tisse une toile à laquelle on se fait prendre irrésistiblement, au-delà de la barrière de la langue, par la plus simple compréhension des plaintes et des incertitudes qui jalonnent ce douloureux parcours cathartique.
Cet album est marqué par un certain dénuement, mais brille d’une intelligence électrique, inattendue, et nous embarque pour un périple acoustique des plus pénétrants. Une très belle surprise, qui recèle en plus une charmante chanson en français (Tu me dis), tout comme c’était le cas dans son disque précédent : je suis fan !