( Introduire ici vos moments de solitude, de mélancolie, de nostalgie et de rêverie)

( La pièce était plongée dans une obscurité presque complète. Seule une lueur diffuse provenant d'un réverbérè situé à quelque mètres de la fenêtre perçait à travers les volets fermés. Alors que j'ouvris les yeux au milieu de la nuit, sans vraiment savoir pourquoi, je me demandai quelle heure il était, avant de décider de ne pas consulter mon GSM pour obtenir la réponse à cette question. D'un part pour éviter d'irradier mes yeux de cette lumière artificielle si désagréable et agressive, d'une autre, pour rester plongé dans les brumes de mon rêve, qui commençait déjà à s'estomper de mon esprit.

Je refermais alors les yeux, plongeais la tête dans mon oreiller, tentais de retrouver une position confortable. Je me retournais, encore et encore, en sachant déjà que le combat contre l'insomnie était perdu d'avance. Dans ces moments là, il ne reste qu'une seule chose à faire. À tâtons, ma main se mit à parcourir la table de nuit, jusqu'à ce que mes doigts se referment sur un mince fil, relié à un vieil Ipod de première génération. Une fois les écouteurs logés près de mes tympans, mon pouce partit à la recherche d'un somnifère musical. Le nom de Sigur Rós, nouveau venu dans la modeste liste d'artistes présents dans l'appareil, accrocha mon regard.

Un murmure s'invite alors dans mes oreilles. Celui d'une insaisissable et invisible présence spectrale, fantomatique. Les notes s'étirent, ses phrases aussi. Je ne comprends pas ce que la présence me raconte, mais son histoire m’apaise, m'invite au voyage. J'ai le sentiment de dériver dans le temps et l'espace. Des couleurs, à la fois lumineuses et tamisées, se mélangent sous mes paupières. Une silhouette apparaît et m'incite à la suivre, ce que je fis, avec l'impression de flotter, de pouvoir me mouvoir sans aucune résistance que ce soit. Je me sens libre.

Nous arrivons alors dans un cimetière, situé au bord de la mer. La marrée, avec son va et vient, laisse une délicate couche d'écume sur les pierre tombales les plus proches de l'eau. Je m'assieds sur un banc, à côté de la silhouette. Nous regardons au loin. Des notes de piano proviennent de la ligne horizon, et donnent l'impression de flotter sur les vagues, qui nous les apportent en douceur au rythme de leur ressac. Chaque son paraît résonner à l'infini. La lumière est douce, mouvante, changeante et se déplace autour de nous au gré des fins courants d'air qui traversent la plage et le cimetière.

Tout à coup, la lumière se fait plus intense. Un mélange de jaune et de blanc se forme, et commence à m'éblouir progressivement. Je ferme les yeux pour protéger mes pupilles. Malgré cela, tout n'est plus que Lumière.

Lorsque je rouvris les yeux, j'étais dans mon lit, et le soleil brillait avec force par la fenêtre, pour arriver sur mon visage, alors qu'un des deux volets s'était mystérieusement ouvert. À côté de ma tête, une paire d'écouteurs gisait, toute emmêlée. Je souris, retirai mon Ipod de dessous de mon oreiller pour le remettre sur la table de nuit, et me levai.)