Je ne me permets jamais de rédiger une critique d'album sans avoir pris le temps d'approfondir celui-ci tant certaines musiques nécessitent plusieurs écoutes avant d'être apprivoisées.
Alors j'ai reculé reculé reculé le moment de me prononcer sur ce nouveau Beaupain. Une écoute, deux, trois, quatre...
Alors c'est parti, et à mon grand regret je dois le dire, pour la première fois le garçon me déçoit (un peu).
"Ça m'amuse plus", ce n'est pas moi qui le dis c'est Alex dans un joli morceau à l'ancienne. En réalité c'est peut-être là le nœud du problème. Comme je l'avais déjà pressenti avec "Pourquoi battait mon cœur", il est possible que l'envie de toucher un plus large public se soit faite de plus en plus forte, que cela ne l'amusait plus de n'être que le chouchou de quelques médias branchés et d'un public qualifié de bobo.
Le premier single "Grands soirs" ( http://youtu.be/jMy1c4Y_i40 ) avait déjà tout du morceau destiné à "appâter le chaland" : facile d'accès, mélodie simple et efficace, de la bonne "variété à l'ancienne" tendance Souchon.
Pour moi le terme variété n'a rien de péjoratif et elle ne rentre pas forcément en contradiction avec qualité.
Malheureusement ici, Beaupain, à trop vouloir rendre son univers accessible, finit par le simplifier à outrance et à tomber dans une certaine facilité. En témoignent des morceaux comme "Après moi le déluge" ( http://youtu.be/Z91BLIUMgxQ ) ou "Pacotille", sympathiques sans être passionnants, ou "Contre le vent" (composé par La Grande Sophie) et "En quarantaine" que je classerais dans la catégorie "paresseux".
Mais il y a plus grave. Deux morceaux en particulier m'ont alerté sur un risque certain de "Bénabarisation". En effet les bien-nommés "Coule" (composé par Julien Clerc) et "Profondément superficiel" pourraient bien valoir à Alex la consécration suprême : être invité chez Michel Drucker.
Voilà maintenant que j'ai craché mon venin, j'en viens aux choses qui consolent : le vrai Beaupain est parfois là, plus mélancolique que jamais ( "Je peux aimer pour deux" et "Vite" ) et surtout il y a la conclusion de l'album, les six magnifiques minutes de "Je suis un souvenir" ( http://youtu.be/yXd28E0nS5E ) ( " Je suis combien de croix, je suis combien de tombes avant que je ne ploie ? " ) et "Baiser tout le temps" où l'on retrouve la plume coquine de Christophe Honoré.
Même si mes oreilles doivent en souffrir un peu, Alex Beaupain a visiblement franchi un pas, tout du moins en ce qui concerne sa carrière. Il méritait d'être populaire et visiblement c'est fait...
http://youtu.be/ntNsqLQgNLA
http://www.canalplus.fr/c-divertissement/c-le-grand-journal/pid5411-l-emission.html?vid=859667
* http://www.senscritique.com/album/Pourquoi_battait_mon_coeur/7889547
Une liste consacrée à Alex Beaupain : http://www.senscritique.com/liste/Bobopain_bon_comme_du_Beaupain_je_vais_appeler_Laurent_Ruqui/234163