Ascend
7
Ascend

Album de Vôdûn (2018)

[...] Prenons la vitrine « Spirits Past » en ouverture d'album. Nul doute qu'en live, ces « clac clac clac » frénétiques de cloche agogo (ou autre je ne sais quel instrument traditionnel au timbre semblable), inciteront direct à enlever les chausses et danser pieds nus en se contorsionnant bizarrement le corps tout en se brisant les cervicales autour d'un feu de camp imaginaire, une toque indigène sur la tête et deux poulets morts attachés sur la ceinture, les vapoteurs fumant leur calumet électronique réglé en mode locomotive à vapeur à côté pour apporter un peu de fumeux cérémoniel dans l'air. Et c'est un peu ce qui caractérise cet album : le gros du tribal se propage par la distillation de quelques sonorités percussives traditionnelles de manière plus ou moins subtile et ponctuelle selon les cas. Ce qui suffit amplement pour amener une atmosphère afro à cette base heavy rock/stoner somme toute classique et calibré. Vodun amène principalement son métissage avec sobriété et parcimonie, ce qui n'est pas forcément un mal en soi étant donné que ce « peu » amène un résultat aussi probant en terme d'ambiance, tout en parvenant à toujours rester très naturel. On est très loin des musiques qui en font trop des vieux Disney sur les images de tribus aborigènes à têtes de singes qui tapent sur des tamtams en attendant que Mickey ait fini de bouillir dans la marmite.


Le trio n'en oublie pas pour autant de se permettre quelques petites folies. Que l'on se prend avec énormément de bonheur. Comme ce petit chœur traditionnel africain, très ritualiste, qui ne manque pas de filer quelques frissons bien sentis derrière l'échine à la fin de « Ascend ». Ou ce petit break bien senti sur « Ogoun's Fight » à mi-chemin entre musique traditionnel et jazz qui rappelle la Nouvelle-Orléans où la religion vaudou est très présente, même encore aujourd'hui. Des passages peut-être un peu trop rares sur ce deuxième méfait. Mais qui montre que Vodun a toutes les capacités d'aller encore plus loin dans sa démarche. Et franchement, on ne demande que ça pour le futur. En attendant, vite, préparez les plumes, le maquillages et les poulets !


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Margoth
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le 27 sept. 2018

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