Après la séparation du duo Conqueror à la fin des années 90 (James Read & Ryan Förster), le batteur à la frappe redoutable James Read décide de poursuivre dans la voie du black bestial, élitiste et totalitaire en fondant Revenge en 2000.
Pour le premier EP Attack.Blood.Revenge, sorti initialement chez Dark Horizon (structure américaine sur laquelle était sorti le légendaire split Black Witchery/Conqueror), James Read s’entoure de deux musiciens de session (Attacker et Dehumanizer, dont c’est la seule participation) et pose les fondements de ce que demeure à ce jour Revenge : un black ultra bestial, haineux, primitif, intolérant, belliqueux, impitoyable.
Je ne sais pas si c’est volontaire ou pas, mais on n’entend que très peu la guitare sur ce mini ; on a l’impression que la séparation d’avec Ryan Förster a laissé une place vide, car le vrombissement de la basse écrase complètement les lignes de guitare.
Toujours est-il que Revenge a hérité directement de Conqueror et on sent immédiatement que les deux formations ont un géniteur en commun. James Read restera un des batteurs les plus extrêmes dans l’extrême, car on aura rarement entendu quelqu’un frapper avec autant de conviction, de violence et de hargne ; frappe couplée à sa voix de psychopathe torturé, une touche unique dans le monde du black bestial qui génère un climat de violence inégalé. Il n’y a qu’à écouter la reprise boostée au crack adrénaliné de Bathory pour ce rendre compte du potentiel dévastateur de Revenge.
La réédition NWN! comprend également le mini suivant, Superion.Command.Destroy, complètement dans le même état d’esprit : Revenge n’a bien sûr pas vocation à évoluer, et c’est très bien comme ça.
Par ailleurs, on y retrouve le morceau présent sur leur split avec Arkhon Infaustus et enfin, le morceau présent sur la compilation NWN! Fest I, une reprise très chaotique de Von.
Tout ça fait une grosse demi-heure de musique totalitaire et élitiste qui déchire les tympans.
Très belle réédition, qui compile les débuts d’une des formations les plus extrémistes de l’extrême.
Ceux qui étaient présents à la quatrième édition du NWN! Fest savent à quel point Revenge est une arme de destruction massive, d’autant que la setlist comprenait en partie le répertoire du défunt Conqueror.
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