Federico Pelligrini et Helena Noguerra ont été le temps d'un album sympathique enregistré à Tucson, Dillinger Boy and Babyface Nelson. Un projet qui peut désormais se voir comme l'acte de naissance de French cowboy. Pas de Helena à l'horizon, remplacée par Barbara Pissere sur deux titres mais un faux nouveau groupe et surtout une vieille connaissance de notre indé hexagonal. Les French Cowboy ne sont ni plus ni moins que le nouveau nom de guerre - pardon de western - des ex-Little Rabbits au complet et non pas du seul Pellegrini, Un temps en sommeil, le classique de notre indé à nous a trouvé un nouveau concept attractif qui leur a donné envie de se reformer tout en prenant un nouveau patronyme. Ils nous avaient d'ailleurs habitué à des revirements importants, passant d'une indie pop anglophile (dedalus) à une grande musique francophone et Katerinesque. French Cowboy leur donne l'occasion de revenir à la langue de l'Oncle Sam pour une musique dans la lignée de Calexico ou Giant Sands. Ce premier album est donc une oeuvre en apparence cohérente concoctée par quatre desperados en mal de gunfight musical.
On avance sur un cheval racé, de chevauchées élégantes (Stranger, shake, changes) à de petits ballades nocturnes sur un soleil couchant sur Monument Valley (happy as can be, second skin, The Letter U et sa guitare mexicaine). Mais French cowboy aime cassé son joli décorum. Au passage donc, nos petits Français ne peuvent pas s'empêcher de faire un clin d'oeil (appuyé) à Serge Gainsbourg (The Ballade of Baby Face Nelson, l'occasion était trop tentante), avoir des préoccupations bien gauloises (Hymne à la baise) et s'amuser à stopper la sieste du poor lonesome cowboy avec une brutale attaque rock qui n'a rien à envier une charge d'indiens en furie (Supermarket). Les Français laissent tomber parfois le stetson, le colt et les cartouchières. Avec Leather Boots, French cownboys se fait plus pop intégrant une trompette à la Burt Bacharach dans une musique plus anglaise. Dis moi énonce en Français les questionnements d'un amoureux désespéré. On sort alors du western pour entrer dans une vraie universalité. Enregistré à Nantes et mixé à Tucson, French Cowboy ne choisissent pas entre les deux cultures. Tant mieux. Dillinger Boy and Babyface Nelson n'était qu'une ébauche, découvrez la copie finale