Big City Lights
Il est facile de réduire ce City Lights à sa bouleversante scène finale. Elle le vaut bien cependant tant elle se fait la synthèse de ce que le cinéma muet a de meilleur. L’absence de parole est...
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Une basse galopante, omniprésente.
Un rythme effréné.
Te voilà en terrain connu. La défouraille et les gueulantes, le tourbillon punk blasphématoire, le nez bouché par la poussière gluante mise en suspension par les "doc's" tachées de bière, la sueur dégouline et s'échange entre corps moites tout pendant que s'entrechoquent les épaules, brouhaha incertain, saturé, mal cadré, le son déborde de tous les côtés, souillées les partoches, torchés les accords, pas de quoi s'offusquer, le cœur y est, les cou##les aussi.
L'ombre tutélaire du Rancid des mauvais jours plane sur scène, quémande l'écoute à grands renforts d'égosillements frénétiques, screamin' for change comme "chantait" NoFX à ses débuts, avant la prise de conscience mélodique, quand L.A. c'était la rue et les troquets enfumés, avant les clubs et les belles salles, c'était moyen faut le dire, un peu de guingois...charmant quand même, le bon copain politisé et tous pourris, c't'un peu pareil Battle Anthems, et ses relents de répèt' mal bouclée, et sa chanteuse à pleins poumons, qui tire, qui tire son organe à bout, trop loin sûrement, cafouille un peu sur la fin, cahote, crachote, s'étouffe, éructe, repart encore, de plus belle, on ne l'arrête plus, y'a du vécu, y'a du sujet, crédible à fond, pas besoin de belles notes, ça le fait pour de bon...moins quand elle pose sa voix, à quoi bon, à qui? C'est pas son truc, forcé, intellectualisé, le break tout doux, le chant mignon, c'est la faute aux aînés, à la recette qui marche, la minute émotion. Hors sujet. Ya pas de recette que l'honnêteté, que la rage au ventre, le reste viendra tout seul, c'est une diatribe Punk, pas une belle histoire. Pas de chapitre, pas d'équilibre, faut que ça cogne et que ça pue, le reste est décorum.
Un souffle de déjà-vu, un magma d'influence qui bouillonne en sourdine, Sick Of It All n'est jamais loin, le Hardcore maladif comme énergie vitale, le mal qu'il faut sortir, exorciser coûte que coûte, la maladie de la chair, Propagandhi non plus, l'idée et l'acte en un, l'empressement, la synthèse, dire vite, dire bien, dire vrai. Lourd à porter tout ça, on s'y empêtre un peu malgré la bonne humeur ambiante, pas négligeable, c'est comme une chape de plomb qui leste la création, bride l'instantané, force la réflexion, une gangue prestigieuse, dorée, porteuse à ses heures, mais camisole à d'autres, prison peureuse du regard des plus pros. Il faudra leur dire merd# et qu'ils aillent tous au diable ces Punks pleins de pesos, affirmer sa jeunesse, leur jeter à la gueule et tout le reste avec, même s'ils n'y sont pour rien, même s'ils s'en contrefoutent. On tiendra alors, c'en est même certain, quelquechose qui ressemble à un méchant album.
5,5/10
Créée
le 21 févr. 2016
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