Avec ce film, j'ai découvert l’œuvre des frères Coen. Il reste à ce jour l'un de mes favoris.

Jeffrey Lebowski (Jeff Bridges), qui se fait humblement appeler "Le Duc", est un fainéant de première partageant son quotidien à Los Angeles entre le Bowling et la consommation de drogues. Il se retrouve bien malgré lui et fort mal conseillé par ses amis Donny (Steve Buscemi) et Walter (John Goodman) embarqué dans une improbable affaire d'enlèvement.

Véritable inadapté social, il cristallise par sa désinvolture quasi-permanente la haine de ceux qui croisent sa route. En effet, il leur rappelle la terrible vacuité de leur existence. Bien que parfaitement inutile de prime abord, le Duc se révèle indispensable à l'équilibre délicat de notre société. Comme le dit le très littéraire narrateur de l'histoire "c'est rassurant de savoir qu'il est là, à se la couler douce en notre nom à tous".

La principale force de ce film est cette façon unique qu'ont les frères Coen de se positionner à la frontière de la comédie et du drame pour un résultat qui se moque des genres mais se veut avant tout humain. Walter le vétéran par exemple, si cocasse et parodique au départ, n'en est pas moins un homme brisé et attendrissant. Tout du long, on passe ainsi sans préavis de la franche rigolade à la tristesse.
A signaler également, les inoubliables dialogues à trois qui parsèment le film. Hilarants et toujours décalés.
Bien sûr, comme toute œuvre cinématographique dans laquelle le héros est amateur de substances illicites, nous avons ici droit à quelques scènes psychédéliques d'anthologie.
La bande originale, qui fait la part belle au rock et à la country, est un régal pour les oreilles.
On peut cependant regretter la trop grande simplicité de certains personnages, un peu trop clichés parfois. Les Coen ont fait bien mieux à ce niveau dans O'brother par exemple.
L'histoire se termine en queue de poisson. C'est quelque peu décevant mais certainement voulu car cela correspond bien à la personnalité du Duc.
Quoi qu'il en soit et malgré quelques défauts, The Big Lebowski reste un film culte à découvrir sans hésitation ne serait-ce que pour son personnage principal, une œuvre à lui seul.
"De temps en temps y a un homme...et c'est du Duc que je parle"
-IgoR-
9
Écrit par

Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur.

Créée

le 24 nov. 2013

Critique lue 2.8K fois

57 j'aime

13 commentaires

-IgoR-

Écrit par

Critique lue 2.8K fois

57
13

D'autres avis sur The Big Lebowski

The Big Lebowski
DjeeVanCleef
10

L'homme qui voulait fumer les nuages.

Il était une fois, un homme à la barbichette guillerette et le cheveu hirsute, qui, sur un malentendu sans doute, alors qu'il se promenait en peignoir, croisa un nuage. Chanceux, il avait toujours...

le 21 juil. 2013

147 j'aime

41

The Big Lebowski
real_folk_blues
8

Coen si dense

Film emblématique du crépuscule de la génération 90's, encore un peu insouciante, encore un peu légère et flottante avant la gueule de bois des années 2000, et malgré quelques petits défauts, The Big...

le 13 avr. 2012

140 j'aime

30

The Big Lebowski
Sergent_Pepper
9

Au jeu des bras cassés on se tire la bourre : Chanson de geste

“Sometimes there is a man”, hors des vicissitudes L’œil au risque aguerri, les jambes écartées De diverses boissons la barbe maculée Faites place au champion, l’inénarrable Dude. Chômeur invétéré...

le 1 nov. 2014

129 j'aime

12

Du même critique

Les Lumières de la ville
-IgoR-
10

Big City Lights

Il est facile de réduire ce City Lights à sa bouleversante scène finale. Elle le vaut bien cependant tant elle se fait la synthèse de ce que le cinéma muet a de meilleur. L’absence de parole est...

le 3 avr. 2014

69 j'aime

13

The Big Lebowski
-IgoR-
9

De temps en temps y a un homme...

Avec ce film, j'ai découvert l’œuvre des frères Coen. Il reste à ce jour l'un de mes favoris. Jeffrey Lebowski (Jeff Bridges), qui se fait humblement appeler "Le Duc", est un fainéant de première...

le 24 nov. 2013

57 j'aime

13

Les Premiers, les Derniers
-IgoR-
8

Feu ! Chatterton

Un ciel sombre, chargé. Au travers filtre un mince rayon de soleil. Bouli Lanners pose l’esthétique qui habillera son film d’un bout à l’autre. Un poing sur la table. Puis il pose ses personnages. Un...

le 30 janv. 2016

56 j'aime

26