“Sometimes there is a man”, hors des vicissitudes
L’œil au risque aguerri, les jambes écartées
De diverses boissons la barbe maculée
Faites place au champion, l’inénarrable Dude.
Chômeur invétéré sans réelle doctrine
Ecoutant le Creedence et le chant des baleines
Ce branlos en short ne se foulera pas l’aine
Avant que l’on imbibe son tapis d’urine
C’est surtout à Walter, son compagnon de boule,
Que l’on doit la ferveur d’une geste grandiose
Où la mauvaise foi, et beaucoup d’ecchymoses
Jalonnent un beau parcours que la lose chamboule.
Vétéran grande gueule au regard frapadingue
Intimant à ses ouailles de bien fermer leur gueule
Walter ne parle pas, il éructe et dégueule
Argumentant parfois à l’aide de son flingue.
Haro sur ces blaireaux de « fucking amateurs » !
Au jeu des bras cassés on se tire la bourre
On croit faire des doigts que dans l’œil on se fourre
On coupe des orteils, on se file des leurres.
Et la ville répand son flot de branquignoles
Producteurs de porno, nihilistes allemands,
Artistes déjantés, trampolineuses nues,
Dans une orgie de cris, de fouine et de torgnoles.
Mais c’est par le bowling aux courbes équivoques
Que se déploie ici la vraie mythologie :
Boules saisies par de girondes walkyries
Ou léchées par Jésus le roi de la breloque,
Polies sur la surface de cire miroitante
Elles fusent à grand train vers la béance sombre
Univers onirique, où le gras Dude sombre
Dans une émotion baroque et turgescente
De la vie au trépas, du destin et sa meule,
Nos héros sans répit exécutent la danse.
Le Dude malgré lui livre sa descendance
Et quand Donny s’éteint, fâcheuse dissonance
On disperse ses cendres… qu’on se prend dans la gueule.
Envoi :
Scribe à la plume altière et au style addictif
De la pop au western, grand autobiographe
Le Cavanna moderne du cinématographe
Gloire au prince du verbe, l’unique Djee VanCleef !
Présentation détaillée et analyse en vidéo lors du Ciné-Club :
https://youtu.be/9i4URFbrFcQ
http://www.senscritique.com/liste/Chansons_de_geste/453015