Why you never beacame what you wanted to be ?

C'est quant je vois des albums comme ça que je me rend compte jusqu'où on peut aller pour repousser les frontières de l'acceptation public. Car si Bird Seed est loin d'être l'album le plus dérangent de Whitehouse, il en reste néanmoins un album profondément sinistre et pessimiste.

Car si Bird Seed est loin d'être l'album le plus dérangent de Whitehouse, il en reste néanmoins un album profondément sinistre et pessimiste. Étant leur album le plus connu dans la sphère public, Bird Seed n'épargne en rien les auditeurs, au contraire il les plongent dans une série de provocations, de témoignages et de paroles extrêmement sordides et violentes.

Évidemment nous sommes dans un album de Whitehouse, donc ne vous attendez pas à écouter un album agréable et subtil. Mais ce manque de subtilité n'est absolument pas un défaut, c'est juste le genre du power electronics qui veut ça. C'est-à-dire des percussions électroniques et des samples de voix très bruts, très écrasantes, en s'émancipant de quasiment toutes les règles classiques de la musique (rythme, mélodie… ). Les paroles de ce genre d'album sont souvent très crues, sans filtres et provoque donc inévitablement chez l'auditeur un profond de malaise et de dérangement.

Et dans Bird Seed le sujet et les paroles tournent principalement autour du viol et de la question de la présence médiatique et artistique qu'a le viol dans la sphère public.

Et contrairement à Buyer's Market qui se contente simplement de faire une compilation de témoignages sordides juste pour faire du sordide et susciter la curiosité morbide des auditeurs. Bird Seed, lui est beaucoup plus intéressant dans son traitement.

Il est composé de 5 titres dont 1 d'entre eux est un collages sonores de 14minutes. Le restes des morceaux sont composés de la même façon, avec un sample de voix modifiés sous fond de sons chaotiques électroniques sans de véritable variation dans leurs rythmes. La voix et les instruments sont tous deux indépendants ce qui rend les morceaux distordus et très perturbants.

Le principe est toujours le même mais est interprété différemment pour chacun de ces morceaux. Pour Philosophy par exemple, la voix est calme, neutre, presque inhumaine tandis que les sons qu'ils l'accompagnent sont beaucoup plus étranges et imprévisibles, ce sont des sons très psychédéliques qui varient au cours du temps et qui combinés avec la voix crée un aspect très envoûtant au morceau.

Il y a deux morceaux qui sont indispensables pour la compréhension de l'album.

Le premier est le morceau le plus connu de Whitehouse, Why You Never Became A Dancer. Ce morceau est une critique et une réponse virulente au court métrage Why I Never Became A Dancer de Tracey Emin dans lequel elle explique plusieurs souvenirs d'enfances ainsi que les raisons (harcèlement sexuelle, humiliations… ) qu'ils l'on poussés à arrêté sa carrière de danseuse. Et ce morceau est tout simplement un déferlement d'insultes et de paroles extrêmement violentes envers Tracey Emin, l'accusant de mentir sur des sujets concernant le viol et la sexualité et d'utiliser les abus sexuelles à des fins médiatiques et glorificatrices. La voix contrairement à Philosophy est totalement distordus, partant régulièrement dans les aigus, changeant de rythme. Cette voix combinée au reste de la musique purement noise donne un côté très erratique au morceau est vraiment très dérangent à écouter. On sent toute la haine, tout le mépris qu'a Whitehouse envers Emin, la transformant part les paroles en une sorte de salope vulgaire et manipulatrice.

« What did you want to be when you grow up?

Certainly not raped

That's the difference between you

A drunk? A drug addict

A motherly protector of the young?

Another bed-staining cunt?

A child molestor that needs to be told?

Or just a craven lust-driven artist

Channelling confusion and fear

Into a sickly limp repetitive craft »

Bird Seed, Why You Never Became A Dancer.

Le deuxième morceau primordiale est le morceau titre de l'album, Bird Seed. Bird Seed est un simple collage sonore de plusieurs interviews de personnes ayants étés violées, abusées psychologiquement et physiquement sans la moindre instrumentale derrière. Le deuxième morceau primordiale est le morceau titre de l'album, Bird Seed. Bird Seed est un simple collage sonore de plusieurs interviews de personnes ayants étés violées, abusées psychologiquement et physiquement sans la moindre instrumentale derrière. Le but de ce morceau contrairement à Buyer's Market n'est pas de faire du voyeurisme sordide pour faire du sordide sur des personnes traumatisées sexuellement, mais au contraire d'essayer de montrer la réalité de ce qu'est le viol, de ce qu'est l'abus psychologique et physique et de montrer toute la destruction que ces actes peuvent représenter pour la victime.

[FEMALE VICTIM]: Uh, and he put me on the sink and uh, proceeded to try to.. Um, “enter me,” and I said I had AIDS, and I had told him to put on a condom.

Bird Seed, Bird Seed.

[FEMALE VICTIM]: It was very abnormal. I was raped by my foster dad every weekend, both me and my sister.

Bird Seed, Bird Seed.

[DISTRAUGHT MOTHER OF VICTIM]: I blame myself. I really do.

[DISTRAUGHT MOTHER OF VICTIM]: I can’t stand myself because I let that man take my child.

[DISTRAUGHT MOTHER OF VICTIM]: I need to know, I need to find my baby.

Bird Seed, Bird Seed.

Ce morceau a un but purement documentaire et non utilitaire (comme le fait Buyer's Market) et cherche avant tout de faire prendre conscience à l'auditeur d'une des faces de la réalité que l'on a tendance non pas à oublié mais à banaliser. Et c'est ça Bird Seed, c'est un morceau qui permet de montrer la gravité de ce qu'est le viol. Et je trouve ça très juste et très pur comme vision.

C'est donc un album profondément encré dans la réalité que nous offre ici Whitehouse. Et je pense que paradoxalement Bird Seed est probablement un des albums les plus purs que j'ai pu écouter dans ma vie. Malheureusement nous sommes chez Whitehouse, un groupe qui a parfaitement comprit comment pousser les limites de l'acceptation humaine et public. Ce qui veut donc dire que cet album est loin d'être le pire de leur discographie.