Canto III
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Canto III

Album de Eye of Solitude (2013)

Eye Of Solitude, c’est le groupe de death/doom du label français Kaotoxin et ce, depuis leur EP Awaken By Crows (2011). Initialement un projet solo du vocaliste roumain Daniel Neagoe, le groupe a pris forme pour aboutir à un excellent deuxième album que fut Sui Caedere, avec lequel j’avais découvert le groupe en 2012.
Le deuxième EP, The Deceit, sorti en début d’année 2013, offrait deux nouveaux morceaux et introduisait un chant clair que j’ai jugé intempestif et dispensable.


Qu’en est-il de ce dernier Canto III ?
Eye Of Solitude a confirmé une tendance apparue sur l’EP précité, celle du death/doom gothique. Perso, j’aurais plutôt misé sur une mutation vers un doom plus funéraire, dont Eye Of Solitude se rapprochait dangereusement sur Sui Caedere.


Maintenant, il y a d’une part un chant clair très présent sur les moments d’accalmie, parfois secondé par des séquences de piano, voire de violon (joué par l’invité Casper) ; le rendu est assez larmoyant, vous verrez. Ces passages sont généralement assez longs et contrastent avec les redémarrages, certes lents, mais chargés en double pédale. On a droit à pas mal de transitions très brutales entre ces deux dynamiques.
Le growl ultra profond de Daniel Neagoe cède à l’occasion la place à un chant hurlé plus commun, interprété par un autre invité (un certain Anton).
Autre élément nouveau (qui a refait son apparition, pour être précis) dans la musique d’Eye Of Solitude : une partie orchestrale en toile de fond des passages les plus tragiques.
Je dis tragique, parce que les paroles sont inspirées de l’Enfer de la Divine Comédie de Dante. Il y a des paroles en italien, j'ignore s'il s'agit de citations de Dante.


Résultats des courses : personnellement, j’ai trouvé que les ambiances avaient un côté par trop artificiel ; la musique d’Eye Of Solitude fonctionnait à mon avis mieux quand elle était plus épurée et centrée sur le chant guttural de Neagoe et des gros riffs de plomb.
Il y a beaucoup de longueurs sur cet album, le chant clair ne m’ayant pas touché plus que ça. On est loin d’un Funeral, groupe norvégien qui, lui, a réussi sa reconversion gothique.


Pour ne pas noircir complètement le tableau, je dirai qu’il y a un gros effort de composition et d’arrangement et que cet album est vraiment ambitieux, même s’il manque un peu de ligne directrice. Par exemple, un morceau comme In The Desert Vast possède un riff principal accrocheur et prenant, mais l’intensité est brisée par cette alternance avec les passages calmes ; et ce n'est hélas pas un cas isolé. On notera par ailleurs quelques solos qui valent le détour.


Ce disque parlera peut-être aux fans inconditionnels de ce genre de gothique, mais pour ma part je l'ai trouvé assez poussif et peu marquant. Une déception pour moi, d’autant qu’Eye Of Solitude me semblait avoir un avenir radieux.
Par égard pour le travail que représente cet album, je n’ai pas mis de note catastrophique. Néanmoins, vous m’avez compris.

Man_Gaut
6
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le 22 sept. 2015

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Man Gaut

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