Chroniques d'un temps détourné !
Dernier album de Charly Fiasco, Chroniques d'un temps détourné est une réussite. Court, efficace, direct, le disque ne s’embarrasse pas de longue intro et rentre dans le vif du sujet tout de suite...
le 1 déc. 2016
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A l’heure où j’écris cette chronique, j’ai 22 piges. J’écoute du punk-rock depuis mes 14 ans, et mes premiers gros disques étaient Punk=Existentialisme des Guerilla Poubelle et Accident n°7 de Justin(e). A l’époque (et encore un peu de nos jours malheureusement), je me souviens que cette scène était injustement critiquée par les authentiques trueXpunks qui ne manquaient pas de taxer, non sans élitisme et ignorance, les labels tels que Guerilla Asso de « machine à fric » ou l’ensemble de ses artistes de « vendus ». Plutôt que de céder à ce discours facile, par curiosité et de découvertes en découvertes, plein de chouettes groupes sont venus ébaucher ma culture musicale actuelle. Parmis eux : les toulousains de Charly Fiasco.
Et c’est justement de leur 3ème album que je voulais parler. Une jolie galette de 31 minutes et 12 titres, le tout servi avec un magnifique artwork. La sortie a été moult fois reportée, au point de pousser le groupe à sortir un premier échantillon 4 titres à prix libre lors de la tournée d’octobre 2015 : Plan markéting et stratégie de vente. Avec 12 hommes en colère, Les chiens de la classe, Monsieur Pierre et 22h22, je ne pouvais être que chaud patate pour la sortie du reste.
Finalement, après environ 15 écoutes en 4 jours, il est clair que j’ai pas été déçu. Cet album présente un nombre dingo de qualités. Bien que comparable en volume à son prédécesseur, il est à mon sens bien plus homogène, compact et riche. A la première écoute, j’ai régulièrement buté sur les titres en me disant « Comment elle s’appelle celle-là ? Elle est vraiment cool ! », à l’image de En Vrac, Septembre ou l’ouverture coup-de-poing Que demande le peuple.
Toujours dans la comparaison, les textes sont globalement autant politiques, mais surtout moins explicites et d'autant plus percutants. Même si les thématiques restent (me vient en tête le travail et les rapports sociaux notamment), je trouve le résultat plus intéressant sur Sabotage ou 22h22 que sur Suicide social ou Vie au pluriel.
Chaque titre fait vraiment sens et ne tombe jamais dans la facilité. Ok, ça reste du rock, oui les enchainements d’accords sont parfois déjà vus et oui les chœurs font parfois « Woho », mais c’est toujours intelligemment placé et la composition n’en abuse pas, la guitare de Mato et les lignes basses de Manu sont vraiment agréables et donnent vraiment une couleur caractéristique à chaque titre. La gratte sèche du Grand écart, le clavier de Septembre, le refrain a capella de 12 hommes en colère ou la collaboration* sur Théâtre de nuit sont des plus pertinentes. Rien ne se ressemble et le tout se complète bien.
Ce qu’il y a à retenir de ce dernier opus, c’est que les Charly Fiasco niquent complètement le game, et proposent encore une fois un album rafraichissant, plein de sonorités originales. Rien n’est en trop, rien n’est pas assez exploité, et aucun titre fait doublon. Même la chanson Monsieur Pierre, pourtant singulière, ne fait pas tâche. On verra comment l’album vieillit, mais je suis prêt à parier qu’on ne s’en lassera pas de sitôt. En plus, en live c’est de la balle.
Chronique d’un temps détourné coïncide avec les 11 ans de l’orchestre, et montre que le groupe évolue encore, propose de très belles nouvelles choses et sait garder une certaine cohérence dans les compositions ou dans la démarche en concert. Charly Fiasco représente bien ce punk-rock que je kiffe depuis mon adolescence, cette scène que j’ai envie de faire découvrir à mes potes, celle que j’ai envie de faire découvrir aux kids qui se forgent une culture rock, celle que j’ai envie de présenter à chaque fois qu’on me dit que Guerilla Poubelle « c’est bien, mais quand t’as 15 ans quoi ».
Quand j’écoute ce disque, j’ai une grosse envie de jouer avec mes potes et de faire des concerts. Et rien que pour ça, Pépère Boule et ses comparses forment un excellent groupe, ad vitam aeternam dans mes références.
(*) : Malheureusement je ne sais pas qui est invité sur ce titre, vivement l'obtention du CD pour que j'en sache plus !
/Edit : C'est Anaïs Giorda. Si elle joue dans un groupe, et que tu sais lequel, n'hésite pas à me le préciser dans les commentaires. #curieux
/Edit2 : Elle joue dans The Giordas, un groupe qui reprend du punk-rock en acoustique. Perf live ici, aux 11 ans des Charly Fiasco : https://www.youtube.com/watch?v=uEaeAfgdLm4
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Créée
le 28 mars 2016
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