Cet album n'a, je crois, d'autre prétention que d'être une déclaration d'amour aux artistes admirés par le frontman du groupe, Wes Borland. Malgré de très, très beaux hommages ( nous sont offertes des reprises de "Lucretia, My Reflection", monument de la musique gothique, originalement chantée par les Sisters Of Mercy, "I am The Sun" des Swans, ou encore "Blood Red Head On Fire" de Big Dumb Face ... qui n'est autre que le précédent groupe du chanteur ), on se retrouve globalement avec quelque chose de bien moins abouti que ce à quoi Black Light Burns nous avait habitué avec Cruel Melody, et que ce avec quoi on nous a enchanté avec le successeur de Cover Your Heart.
On retrouve d'ailleurs l'esprit du premier album au niveau des dernières pistes de l'album, des instrumentaux qui étaient d'ailleurs censés y être présents ( surtout, surtout " Drowning Together, Dying Alone", qui rappelle un peu les superbes "Animal" et " Coward" ), et qui tranchent résolument avec les reprises. Non qu'ils soient meilleurs, ni moins bon.
Cover Your Heart semble être le brouillon de Borland, sur lequel il s'est amusé à jeter en vrac ses projets, ses aspirations, et qui lui a aussi permis de partager ses amours et ses passions. Les réinterprétations, qui peinent parfois à nous faire oublier les originales, qui manquent parfois de justesse, n'en restent pas moins extrêmement agréables, et cette impression d'inachevé qu'elles peuvent parfois dégager ne contribue qu'à les rendre plus touchantes ( en particulier "Lucretia").
Bien qu'il soit clairement moins travaillé que "Cruel Melody" ( que certains voient marqué par le sceau de NIN, grand ponte du milieu indus, c'est dire ) et "The Moment etc" ( tout aussi génial ), il vaut quand même la peine d'être entendu ( ne serait-ce que pour... ai-je déjà mentionné "Lucretia, My Reflection" ? ).
Et puis, il ne fait que confirmer que Wes B. n'est pas seulement doué avec une guitare, ou qu'il a bien fait de s'éloigner de Limp Bizkit quelques temps pour se consacrer à ses activités annexes.