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Parmi les quelques artistes de la scène folk, Alela Diane occupe une place de choix. Son dernier album en date, Cusp, devrait venir compléter une discographie quasi sans faute depuis de The pirate’s gospel, l’album qui l’a fait connaître en 2007.
Après sa rupture évoquée sur le précédent, Cusp est encore une fois un disque où il est question d’intimité inspiré notamment par le rapport adultes / enfants, et par la difficulté de concilier la vie d’artiste à celle de mère… notamment depuis qu’Alela Diane a donné naissance à Vera et Oona, ses deux petites filles.
Au-delà de ces thèmes centraux, c’est une suite de folk superbes composées dans la solitude d’une cabane à Caldera, dans l’Oregon puis enregistrées en compagnie de Ryan Francesconi, Rob Burger (Iron & Wine), Peter Broderick, Heather Woods Broderick (Sharon Van Etten), Luke Ydstie (Blind Pilot) et Daniel Hunt (Neko Case) que nous propose la chanteuse de Portland en ce début d’année 2018.
Par rapport à ses précédents albums, le piano occupe une grande place (à cause d’un ongle de pouce cassé qui a empêchée l’auteure de To Be Still de pratiquer le fingerpicking). Du coup, la guitare est plus en retrait, les chansons ont par moment des accents Country mais surtout les arrangements sont splendides. Côté mélodies et refrains le disque recèlent de pépites, de titres pour la plupart bouleversants de mélancolie.
Malgré un changement de label, malgré toutes les difficultés qu’elle a pu rencontrer durant son accouchement (qui a coïncidé avec l’enregistrement de l’album) ou bien pour convaincre une nouvelle maison de disques après cinq ans d’absence, le talent de compositrice d’Alela Diane reste intact. Sa voix, plus belle que jamais, irradie un album soyeux, lumineux et d’une grâce absolue.
Et comme disait ma grand-mère quand sa voiture ne voulait pas démarrer : « Allez la Diane ! »