Plus j'écoute cet album, plus je trouve qu'Alela Diane est à la guitare ce qu'Agnès Obel est au piano.
Y voir un compliment qui fait une poétesse pleine de douceur et de sensibilité.
A ceci près que dans cet album, l'auteure compositrice se retrouve souvent devant son clavier.
Je prendrai pour exemples les 2 titres qui me marquent le plus dans ce magnifique opus.
Ether & Wood
Mélancolie de bonheurs disparus, le titre collectionne les images réjouissantes d'une future naissance et le vide absolu de temps révolus.
Elle est en un sens l'incarnation musicale du film improbable "a ghost story".
"Next thing I knew her spirit called
She took shelter in my whomb
And I felt her tiny feet
Kick me from the inside
[...]
I don't live there anymore
All the ashes of our days are ether and wood"
"Émigré"
Alela est aussi une chanteuse qui met son inspiration et ses émotions pour mobiliser.
Quand elle le fait, elle demeure cohérente dans sa démarche et reste fidèle à ce qu'elle fait de mieux :
- une musique folk lente et qui résonne grâce aux arrangements et aux chœurs,
- des rythmes portés par sa guitare délicate ou les battements de la contrebasse,
- des textes imagés qui permettent de visualiser les cartes postales oniriques qu'elle nous adresse.
"I can feel the fear hang heavy on the water
Glinting sharply with the pale moonlight
Mothers hold on tightly to your children
The waves are breaking violently tonight"
Ne comptez pas sur elle pour faire des chansons d'amour comme les autres.
Vous y découvrirez le sens du haiku ("Move is blind") plus que le sens du pathos.
En résumé, hâte de découvrir cette artiste qui respire l'authenticité en live.