Deiquisitor nous offre là son premier album, sa formation datant de 2013. On y retrouve deux membres d'Ogdru Jahad, ce qui ne donne pas vraiment d'indice quant à l'orientation musicale de ce groupe danois.
Car il ne s'agit pas de black bestial, mais de death metal assez rétrograde.
Dès le premier morceau, le terrible Black Matter Vortex, leur talent s'est imposé à moi : avec un son brut de décoffrage, un riffing vicieux mêlant habilement arpèges caverneux et trémolos chaotiques, un chant guttural linéaire mais imposant et une section rythmique lourde et implacable, Deiquisitor crée une alchimie très personnelle, chargée en ambiances d'une noirceur redoutable. Les interludes ambient çà et là, souvent bruitistes, y participent également. On se situe clairement dans une interprétation de l'univers lovecraftien.
Si les éléments de base sont assez conventionnels, le rendu est tout à fait unique ici. Deiquisitor possède bel et bien son identité sonore, c'est indéniable. Sous ses apparences assez basiques, leur musique détient une réelle profondeur, que l'on peut apprécier au fil des écoutes.
Le graphisme, œuvre d'un certain M. F. Jorg (qui s'occupe aussi des passages ambient), est tout bonnement fascinant et ajoute également une touche personnelle.
Cet album reprend l'intégralité des titres de la démo et de l'EP qui ont précédé. Pour ceux qui les connaissaient déjà, les versions de l'album sont un peu différentes, mais sans plus. Par contre, je trouve que le changement de l'ordre des titres a donné plus d'impact à certains d'entre eux.
J'ai découvert ce groupe un peu par hasard, puisqu'on ne nous l'a pas envoyé. Il s'agit néanmoins d'une des meilleures sorties death metal de l'année, en ce qui me concerne. Absolument indispensable.
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