On peut être un groupe aussi créatif que The Black Keys et nécessiter un break.
Ce sera donc le temps d'un album de reprise de standards de blues à la sauce Auerbach/Carney.
John Lee Hooker (décédé en 2001), Robert Lee Burnside (2005) ou encore David Kimbrough Jr (2019) sont donc invoqués.
A l'image de Springsteen, Knopfler ou Cash, de nombreux grands musiciens américains ont ressenti la nécessité de se poser et de réaliser un hommage à la source de leur inspiration.
Certains suiveurs du duo regretteront de ne pas retrouver la créativité de leurs premiers opus.
Personnellement, en amoureux du blues, je trouve que ce projet d'une réalisation impeccable qui sent bon leurs albums d'antan (comme dirait feu ma grand-mère).
On y retrouvera :
- le son "garage" typique des Black Keys, celui d'une orchestration étouffée avec des guitares qui crashent et grésillent légèrement ;
- la voix posée et râpeuse d'Auerbach, qui réalise quelques incursions dans les aigües ;
- des rythmiques bien en place avec de très beaux crescendos (Going down south).
La (relative) nouveauté est la présence de solos de guitares plus présents qu'à l'accoutumée, le duo acceptant de les mettre en avant grâce notamment à la présence de Kenny Brown, "guitariste Mississippi pur sucre".
2 morceaux pour se faire une idée :
- Crawling King Snake,
- Stay All night.
En fait, on m'aurait dit que les titres étaient des créations du duo, je serais tombé dans le panneau tant l'osmose entre tradition et sons contemporains est réussie.
Le principal reproche à faire à l'album est celui que l'on pourra faire à l'ensemble des projets des Black Keys : le manque de relief et une relative homogénéité dans le son.
Mais en ces temps de difficulté de réinvention du rock pop et de sons (pré)formatés, vaut-il mieux :
- des reprises réussies ?
- des morceaux sans âme ni racine ?