Il serait si facile de démonter Beady Eye, surtout son chanteur et sa moue boudeuse, ses caprices, sa grosse tête, sa connerie grasse et suprême, son incroyable frime, son cynisme et sa suffisance outrageusement assumés et affichés publiquement comme une vérité du show-business qui s'impose avec évidence. Mais je n'en ferai rien ici, et me contenterai d'écrire sur la musique du groupe, qui est - heureusement - assez loin de la piètre image que j'ai de son leader immature.

Pour commencer, Beady Eye, c'est Oasis (2ème du nom). La voix et le chant de Liam sont indissociables d'Oasis : cette patte, ce timbre, cette pointe de mépris dans sa voix qui faisait déjà le charme du groupe le plus connu de Manchester. Musicalement, les deux groupes sont également proches. La différence réside peut-être dans le fait que Beady Eye a peut-être une approche plus rock'n roll, plus sauvage et revival qu'Oasis (que je qualifierai toujours de groupe « Pop »), à l'image du très bon « Standing On The Edge Of Noise », ou du boogie-woogie « Bring The Light », qui ne sont pas représentatifs du son « Oasis », à l'inverse de « Three Ring Circus », plus pop.

Le groupe a l'expérience du riff accrocheur, comme le démontre « Wind Up Dream », avec ses licks de slide très stoniens, ou plus encore « Four Letter Word », de loin le meilleur morceau de l'album qui n'est pas dénué d'un certain lyrisme à la « Sway », notamment grâce aux cuivres qui enrobent un riff assez calculateur (comprenez là « efficace » mais je voulais trouver un autre terme...). « For Anyone » ressemble étrangement à un titre du Revolver des Beatles (« For No One »), mais plus encore musicalement, principalement dans les harmonies vocales enfantines, voire niaises (le côté « Paul Mac Cartney). Le groupe (et je parle avant tout d'Oasis, mais bon, vu que c'est la même chose...) n'a jamais renié sa foi, sa passion pour les Fab Four, et il le prouve une fois de plus sur ce titre, tout comme sur le très réchauffé « The Beat Goes On », si proche du son de Lennon que ce dernier aurait pu être crédité comme co-auteur du morceau.

Avec « Wigwam », le groupe semble s'essoufler, la conviction et la créativité ne sont clairement plus les mêmes que sur les précédents morceaux. Arrivé à ce moment-là du disque, il est possible de penser qu'il n'y aura plus de surprises et aussi de préférer Oasis. Erreur ? Surprise(s) de dernière minute ? Non. Il n'y a pas un petit bouquet final comme sur « Appetite For Destruction ». N'est pas « Rocket Queen » qui veut. Ce qui suit est presque fade (« The Beat Goes On », jusqu'à la ballade « The Morning Son »...), c'est con.

L'ensemble du disque laisse penser que ces musiciens font le job, avec un professionnalisme froid qui a balayé l'innocence, l'énergie et l'esprit rock'n roll que l'on percevait dans la musique d'Oasis (dis-je au risque de me contredire). Ces gars font ce qu'ils savent faire, c'est tout. Ce n'est pas dénué d'un certain charme, un peu comme la belle pépette qu'on voit passer en maillot de bain sur la plage, mais le fond est un peu obscur voir superficiel, un peu comme la belle pépette qu'on voit passer en maillot de bain sur la plage.
ErrolGardner
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le 12 août 2014

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