Retour des Bretons de Cadaveric Fumes, avec un petit EP qui marque une évolution conséquente dans leur rétro death metal.
En effet, on était habitué à un death caverneux avec des riffs au son saturé à mort et ultra crados, une réverbération à fond tout le temps et une ambiance des plus sinistres, donnant des compos assez immédiates et rentre-dedans.
Je ne vais pas dire que tout ça est fini, mais Dimensions Obscure introduit de nouvelles nuances dans la musique de Cadaveric Fumes, nuances qui frappent l’oreille d’entrée de jeu.
Déjà, l’intro au clavier façon Goblin dans les films de Dario Argento (on en retrouve aussi dans d’autres interludes épars). Ensuite, et c’est sans doute le plus choquant, cette propension au mélodique qu’on ne leur connaissait pas avant. Du coup, le son est (légèrement) plus propre, les grattes ne sont pas toujours ultra saturées avec un son baveux, puisqu’il y a quelques passages en son clair.
Le niveau de composition a nettement progressé, la musique est mélodiquement et rythmiquement plus variée. L’exemple type est le dernier morceau, qui dure huit minutes et sur lequel on a des passages qui peuvent rappeler d’une part la scène suédoise du heavy death (ou post swedeath, comme je me suis mis à l’appeler), d’autre part les bizarreries, ou du moins l’ambiance quasi psychédélique d’un Howls Of Ebb. On se situe vraiment à mi-chemin entre les deux, de mon point de vue.
Cadaveric Fumes semble avoir trouvé une nouvelle identité sonore, qui lui sied finalement très bien.
Le groupe ne s’est pas aliéné, vendu pour autant, l’ambiance est toujours aussi mortifère. On a droit à quelques accélérations bien amenées qui rappellent que le groupe fait à la base un death bien rétrograde.
Mais ils ont su évoluer intelligemment pour éviter de se répéter, erreur que tant d’autres formations ont faite avant eux.
Cadaveric Fumes demeure donc à mes yeux un des groupes les plus intéressants de la scène death metal française, un groupe qui a su brillamment se renouveler sans se dénaturer. Affaire toujours à suivre.
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