Encore heureux est un album dont la plupart des pistes sont des growers. Peu d'entre elles m'ont véritablement embarqué à la première écoute mais comme souvent avec Zazie, il faut laisser le temps aux chansons de se dévoiler. Une semaine et une bonne dizaine de rotations plus tard, toutes me plaisent à l'exception peut-être de Sait-on jamais, ballade apathique que l'on voulait sûrement intimiste et dépouillée mais qui au final se révèle être la plus fade et paresseuse du lot.
Les temps forts de l'album s'appellent Perchée, Faut pas s'y fier, Pise, Tais-toi, Petroleum, Adieu tristesse et Discold. Grâce à la version longue, cette dernière obtient enfin le relief dont elle était amputée sur le radio edit. I love you all est d'une redoutable efficacité mais sa portée aurait pu être largement décuplée sans ce texte facile et un peu idiot. A propos des textes justement, c'est une Zazie parfois en mode mineur qui nous parle même si quelques fulgurances sont à noter par-ci par-là. Petroleum peut se targuer d'offrir le texte le plus astucieux et le plus ludique bien qu'on puisse reprocher une légère tendance à l'auto-plagiat (Zazie aime certaines images, certaines tournures de phrases et ça se voit!).
J'ai donc beaucoup d'affection pour ce nouvel album joliment produit. La noirceur des textes est habilement contrebalancée par une ambiance optimiste et positive. Zazie continue de me séduire et de répondre à mes attentes. Il faudrait simplement qu'elle trouve d'autres thèmes sur lesquels écrire. Non pas que j'ai quelque animosité envers le féminisme ou l'écologie mais ces sujets représentent désormais une certaine zone de confort dont j'aimerais que la chanteuse se détache.