Déjà un nouvel album d’Ævangelist ?! Il faut dire que depuis sa création en 2010, le groupe enchaîne les sorties à un rythme de stakhanoviste. Rien que pour cette année, on a deux EP et cet album à se mettre sous la dent.
Jusqu’ici, je ne me plaignais pas de cela, étant donné que la qualité était toujours au rendez-vous et que le groupe n’altérait en rien sa forte personnalité en délivrant à chaque offrande un nouveau cauchemar auditif dont ils ont le secret.
Comme vous pouvez le constater, on arrive ici à une sorte de faux-pas.
Le groupe n’a pas pour autant modifié quoi que ce soit dans sa formule, car il s’agit toujours de black metal chaotique et bruitiste, qui puise volontiers dans des sonorités indus et qui vise avant tout à horrifier le plus grand nombre de personnes possible.
Mais on sent clairement que le niveau d’inspiration subit une baisse vertigineuse.
Rien que pour le premier morceau, c’est assez criant : ça met deux minutes trente à démarrer, avec en guise d’intro un riff bidon avec ce qui semble être le fil rouge de l’album, à savoir du grattage de cordes de piano aléatoire ; ouais, le truc qu’on s’amuse à faire sur des pianos à queue ouverts pour faire « flippant ». Ben oui, ils en sont arrivés là… Et comme je dis, c’est un élément qu’on retrouve tout le long de l’album ; autant dire que ça devient vite agaçant.
Et puis il n’y a rien qui accroche l’oreille. On sent que ça a été vite fait mal fait, comme bâclé. On a l’impression d’écouter les rebus du dernier album. Les quelques bonnes idées sont noyées dans la médiocrité.
Les expérimentations metal/trip hop au milieu du disque et au début du dernier morceau auraient pu être intéressantes… mais non, c’est plat et sans intérêt, comme plaqué sans souci de cohérence et pour aérer l’album de manière totalement artificielle. Raté…
Du coup, l’album paraît long… et mou… Je n’ai pas eu le courage de l’écouter plus de deux fois.
Voilà, je vais arrêter d’en dire du mal, vous m’avez compris. Ævangelist s’est un peu précipité pour sortir la suite de Writhes In The Murk, ce qui est un tort parce qu’on avait largement de quoi patienter au moins jusqu’à l’année prochaine.
On pouvait s’en douter à l’écoute du plus récent EP, sorti chez Debemur Morti ; parce que c’était déjà pas terrible… Un peu pareil pour Abstract Catharsis, l’EP précédent, qui avait quand même le mérite d’être plus concis. Ils auraient dû s’en tenir à ce dernier pour limiter les dégâts.
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