[...] Parce que Pryapisme réussit le tour de force d'imposer une bande-son qui s'avère indissociable lorsqu'on prend le support global tout en parvenant, en parallèle, à en faire une entité indépendante qui peut s'écouter sans encombre par n'importe qui, y compris des gens qui ne voudraient pas vraiment s'intéresser et/ou s'investir sur sa console ou son PC. Parce que de schéma rigoureux dans la construction globale de l'OST, on pourra percevoir quelques thèmes propres comme « Epic Loon Theme » servant de fond sonore d'écran-titre et son piano retro-cliquetant qui laisse place à un déluge électro digne d'une rave-party sur Atari ou encore le thème récurrent « Epic Boss Theme », qui porte bien son nom, entre symphonique cinématographique bien epicness dans lequel on a dilué la fulgurance électrique bien speed metal. Mais surtout le point commun d'architecture des différentes VHS proposées de toujours débuter par une revisite très reconnaissable du thème principal du film en question afin de le reconnaître facilement avant de partir plus ou moins progressivement vers le gros n'importe quoi dont seul Pryapisme a le secret.
A savoir, s'approprier en progressant, complexifiant, changeant de style comme de chemise, de manière si bien amenée qu'on ne peut que digérer sans heurt tout ce gloubiboulga musical de manière immédiate, quand bien même tout ceci nous paraît complètement surréaliste. Ça passe de l'électro tendance breakcore à une sorte de black metal trituré par DJ Segax ? Le thème de Jurassic Park vaguement remanié laisse directement place à de la salsa-core-boum-boum jusqu'à parvenir au John Williams de la tribu de la jungle ? Entendre comme une sorte de faux air plus ou moins noyé du « Stress » de Justice alors qu'on est dans le chapitre de Nosferatu, comme si les vampires n'étaient que de simples cacailles de banlieue avant de rentrer chez eux pour nourrir le cliché à grands coups de piano violon et clavecin émo-baroques ? Ou avoir le droit à tous les gimmicks du ninja modèle « petit scarabée qui tente d'attraper les pétales de fleurs de cerisier en plein vol les yeux fermés » sous fond de techno-trance alors qu'on ne fait qu'attendre qu'un gros Godzilla – comprenez qu'ils font référence au film japonais originel et non le remake avec Jean Reno – fracasse tous les buildings tel un Megazord des Power Rangers ? Bon, ok, tout ça – et c'est non-exhaustif – est complètement normal. Enfin non, pas vraiment, mais on n'ira pas remettre en question quoique ce soit tant c'est bien fait alors qu'on n'y comprend finalement pas grand-chose. Un peu comme les intitulés des titres, toujours aussi capillotractés et dénués de sens que d'ordinaire. Parce que, définitivement, ce Epic Loon OST n'est ni plus ni moins qu'un nouvel album de Pryapisme pur jus. A presque se demander d'ailleurs si ce n'est pas les développeurs du jeu qui n'ont pas suivi la musique pour faire toute la part visuelle.
La critique entière figure sur Core And Co, n'hésitez pas à aller y faire un tour !