Everything's good.

BOOGIE (Anthony Dixson),30 ans, est un artiste hip-hop américain originaire de Compton, en Californie. Il y a grandit et dans l'église de son quartier, faisait partie de la chorale.
En 2009, son fils Darius naît et c'est à ce moment précis que BOOGIE prend au sérieux cet art prédominant aujourd'hui, qu'est le Hip-Hop.
Connu pour ses textes autobiographiques, il va sortir 3 mixtapes en 2 ans (de 2014 à 2016) : "Thirst 48", "The Reach" et "Thirst 48 Pt II". En 3 projets, Boogie va montré les compétences d'un écrivain fort avec une voix distincte, laissant ainsi une impression de véracité, d'honnêteté à chaque écoute.
Alors, pour ceux qui ont eu le plaisir de le découvrir à ce moment là, l'album, son 1er "vrai" projet, annoncé pour le début d'année 2019, était particulièrement attendu.

Donc? Verdict?

La musique de BOOGIE est triste. La vie est cruelle, l'avenir est incertain, nous souffrons...
Boogie est le Droopy du rap, le chien ( de la BD) éternellement triste.
Certes, le rap "conscient" traite souvent de la mélancolie existentielle (6LACK ou J. COLE par ex.), mais il est généralement traité avec un certain optimisme par le biais de lyrics ou l'on aperçoit une foi en l'avenir.
Pas BOOGIE, et certainement pas pour "Everythings for sale". Il y a un nuage de morosité qui consomme l'album et pourtant, cette fameuse honnêteté mélangé à son attachement à l'ambiance établie et sa voix charmante vont de pair avec ses capacités à faire des titres forts.
Il n'y a pas de leçons données ou apprises dans "Everythings for sale". Seulement ce à quoi il pense dans ses heures les plus sombres. Boogie ne se plaint pas, il est juste épuisé.

Même si l'album est sombre, il n'en demeure pas moins addictif. On se surprend à ne pas tomber dans la dépression. Finalement, la mélancolie qui s'en dégage est bienfaitrice.
Aussi, Boogie a un penchant remarquable pour la mélodie qui marque cet album avec une ambiance, donc, à la fois entraînante et maussade.

"Everythings for sale" mérite un énorme succès. Non seulement parce que son flow, sa technique "polie" et les instrumentaux sont fantastiques, mais parce que cela met en lumière les luttes quotidiennes d**'un homme ordinaire qui fait de son mieux pour sortir des rues**. Par moment, cela m'a fait penser à l’ancien travail de Kendrick Lamar - un autre enfant de Compton.

BOOGIE n'est pas un jeune homme qui est en colère parce qu'il s'en fiche. Bien au contraire. Ses appels pseudo-divins à Dieu trahissent un homme qui ne veut rien de plus que l'équilibre insaisissable du succès et de la paix.
On lui souhaite bien volontiers.
8/10