N’ayant pas fait la connaissance de ce quatuor allemand lors de la parution de leur première démo –dont deux titres sont repris ici- en 2011 et de leur EP de 2012, c’est avec ce premier album intitulé Fatal Power of Death que je les découvre.


Il s’agit a priori du seul groupe des mystérieux membres et ils sont affiliés au label Iron Bonehead depuis l’EP déjà.


En voyant le nom du groupe, le titre de l’album et le graphisme de la pochette à nette prédominance noire, il n’y a rien qui distingue Beyond de la masse des sorties Iron Bonehead et de toute la vague rétro death.

Seulement voilà, dès la première écoute on se rend compte qu’il y a quelque chose de plus, de vraiment intéressant chez ces Allemands.

En analysant les composantes de leur musique, on retrouve à peu près tout ce qui a déjà été fait en death, black, doom dans leur forme la plus sombre. Tout ça, c’est du déjà vu et entendu.

Néanmoins, le groupe possède un style de composition tout à fait personnel, car sans rechercher l’alambiqué, ils possèdent un certain talent pour le riff accrocheur, maîtrisent à la perfection les alternances de tempo et d’ambiances qui oscillent entre le chaotique, le glauque, l’onirique, le psychédélique et l’occulte, pour ne citer finalement qu’une partie de l’ensemble des nuances proposées. En effet, les morceaux peuvent être particulièrement longs et variés, à l’image du titre final qui s’étire sur presque treize minutes et inclut toutes les variations dont sont capables les Allemands.


Les paroles s’orientent vers des thématiques lovecraftiennes (cauchemar et abominations, mort, chaos cosmique, tout ça) plus que vers du blasphématoire comme on pourrait s’y attendre.


Au final, c’est assez difficile à décrire, en dehors des éléments objectifs que j’ai déjà cités et qui n’inciteront pas forcément le lecteur à une acquisition immédiate de ce bijou. Et pourtant, il s’agit probablement d’une des sorties les plus marquantes dans le style « New Wave of Old School Death Metal » cette année ; j’aurais même tendance à comparer son niveau d’innovation à ce que nous ont offert Necrovation l’année dernière en death suédois.


Un vrai régal cet album, et qui gagne à être écouté en boucle pour pouvoir en apprécier toute la profondeur et la finesse de composition ET d’interprétation. Parce que ce n’est pas que du riff trémolos en boucle et des blasts en continu. Et cette production d’Avenger (éminent activiste de l’underground allemand, ici producteur et claviériste de session) est parfaite, rugueuse mais aussi pleine de relief.

Je pense avoir assez exprimé mon sentiment vis-à-vis de ce Fatal Power of Death. Vous savez ce qu’il vous reste à faire.


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Man_Gaut
7
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le 23 déc. 2024

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Man Gaut

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