L'album du pélerin

Finisterra, en plus d'être le dernier et ultime titre de cet album du même nom, est avant tout le lieu en Espagne où les pèlerins de toute l’Europe finissent leurs périple à pied de plusieurs centaines de km, périple appelé "le pèlerinage de Compostelle", qui à l'origine est une "épreuve" des chrétiens fessant acte de "rédemption" après avoir fait des choses pas jolies jolies dans la société.
Réussir l'épreuve, cela voulait dire aller jusqu'à Santiago de Compostela à pied, depuis l'endroit où vous viviez, sans tricher en utilisant un cheval ou en prenant un raccourci. Ceux qui y parvenais étaient considérés comme "pardonnés" de leurs péchés et pouvaient reprendre le court de leur vie normalement, de toute façon c'était ça ou la prison/la mort. Une sorte de "garde de nuit" de Game of thrones mais pour le monde réel de l'époque.

L'album donc porte en grande partie sur ce pèlerinage, mais ne comprenant pas grand chose en Espagnol, et les infos sur le net sur ce groupe étant aussi nombreuses que les cheveux sur la tête d'un chauve, je ne peut pas trop vous parler précisément des paroles, des textes de ce groupe. Mais connaissant un minimum les gus de Mago de oz, et leurs amour considérable pour tout ce qui touche aux religions et à l'être humain en général, je ne suis pas sûr que les textes fassent une bonne publicité du thème abordé...mais ceci n'a pas vraiment d'importance.

En effet sur cet album, que vous ne compreniez strictement rien aux paroles n'est pas grave du tout, tellement l'ambiance et la qualité de la musique vous colle à la peau. On oubli complètement qu'il y a une histoire bien complète et travaillée lorsqu'on est occupé à se trémousser sur les rythmes folkloriques ou les rifts endiablés de guitare. C'est d'ailleurs vrai pour tous les albums de ce groupe...

De toute façon je considère toutes les personnes, passé présent et futur dans tous l'espace orbital du temps qui s'intéressent avant tout aux paroles, à la qualité d'écriture des textes des chansons comme étant des gens qui n'aiment pas vraiment la musique pour ce qu'elle est.
Pour moi la musique doit être apprécié avant-tout pour ses mélodies, son ambiance, les émotions qu'elles vous font ressentir, quand au reste, les textes, les potins et l'histoire des membres du groupe, ce n'est que du bonus, parfaitement dispensable.
Peu importe la langue utilisée, ou même si le chant n'est même pas une langue quelconque mais juste des bruits de voix, du moment que l'émotion est là, que la mélodie est belle, que le ton est juste, quelle importance peuvent avoir les paroles ? Ce n'est qu'un additif, un supplément qu'on utilise quand on as un message à faire passer ou un truc à raconter. Mais dans ces cas là il est plus pratique, tout de même, d'écrire un bouquin ou un article quelconque que de s’embêter à structurer son texte en couplets en refrains, en rimes et à le coller avec la cadence de la musique, vous ne trouvez pas ?

C'est pour cela que je juge les gens qui aiment ou pas des artistes musicaux avant-tout pour "la qualité de leurs textes" comme des hérétiques qui n'ont pas compris la vrai raison de vivre de la musique, voir de l'art en général. Il m'est arrivé de chercher des traductions parfaite de mes artistes favoris pour me plonger un peu plus dans leur monde, mais pas avant de connaitre par cœur leurs chansons, et lorsqu'il m'est impossible d'avoir une bonne traduction fidèle des paroles et du sens des phrases, chose que seul un interprète parfaitement bilingue peu faire et certainement pas goôgle translate, alors je lâche l'affaire et je me contente simplement d'écouter, après-tout c'est de la musique, pas une poésie ou un film.

Et pour Mago de Oz, impossible de trouver une bonne traduction si comme moi vous ne pigez pas l'Espagnol, pour aucun album, mais depuis la dizaine d'années que je connais ce groupe, cela ne m'a jamais dérangé. Il y a suffisamment de quoi faire avec la qualité de la musique : du bon metal principalement du type Heavy/power mélangé avec des sonorités symphonique (souvent bêtement résumé de "celtique" ) qui donne un coté très folklorique à l'ensemble.
Beaucoup de morceaux sont même plus rock-folklo qu'autre chose, tels que "La danza del fueco", "hasta que la cuerpo aguante", "fiesta pagana", "Kelpie", qui auraient pu passer sur toutes les radios et devenir des tubes planétaire s'ils n'étaient pas parsemés de solo de guitares bien metal et contre-commercial, après tout Mago de Oz contrairement aux apparences ne fait pas trop dans le commercial, et préfèrent rester principalement ancré dans un registre plus metal que rock.

Il y as bien aussi plusieurs joulies balades, telles que "tres trites tigres", "duerme", et de longues interludes musicales comme "a costa da morte", parfaitement bien dosées et toutes bien placées dans les deux CD de l'album. Il y as aussi pas mal de titres bien metal (mais pas asser à mon gout), qui sont encore plus puissants dans cet album que les précédents : "Astaroth", "Los Renglones Torcidos De Dios", "Polla Dura No Cree En Dios", "satania" et surtout le monumental " La Cruz De Santiago".

Pour beaucoup de fans cet album est le meilleur du groupe, je ne suis pas du tout d'accord, il est juste très bon, mais il y a eu bien mieux après. En effet certains titres sont rapidement chiant, comme " El Señor De Los Gramillos" , "Es Hora De Marchar", "conxuro", et le titre éponyme de + de 10min qui pourtant démarre bien.

L'album est donc à première vue très cool et festif, et aussi très long, avec des hauts et des bas, bien à l'image de ce que peut être un pèlerinage de plusieurs mois dans les campagnes estivales de l'Espagne, un cadre ensoleillé, de superbes paysages, des contacts humains, la promesse d'une paix intérieure à l'arrivé... le tout masquant tout de même un effort difficile, une souffrance intérieure qui nous accompagne, tout le long, qui se ressent dans certaines intonations du chant, et qui est sans doute bien raconté dans les paroles... car malgré les apparences, aller jusqu'à Finisterra ne doit être une partie de plaisir.