En psychologie positive, le “flow state” est un état mental atteint par une personne lorsqu'elle est complètement plongée dans une activité et qu'elle se trouve dans un état maximal de concentration, de plein engagement et de satisfaction dans son accomplissement.
Le nouvel album de Shawn Rudiman incarne parfaitement cela tant il sonne comme le produit de quelqu'un qui a atteint cet état insaisissable et qui s’est libéré de ses références afin de poursuivre sa fantaisie où elle le mène.
Car la force de Flow State réside dans le rythme inné qui s’organise instinctivement autour des pensées, du style et de la vision de son auteur.
Entre techno ambulante et morceaux d’ambient, cet album présente Rudiman comme un producteur pictural. Élève dévoué de la deuxième vague de la techno de Detroit, il aime y faire référence dans son travail - comme sur les morceaux «Soshu Vitae (Masamune’s Forge)» ou encore «There’s a Darkness Under Every Sun». Mais la techno se fait globalement discrète sur cet opus, laissant le plus souvent la place à des chansons sans paroles qui dégagent des sentiments, parfois anxieux, mais généralement de l’ordre du merveilleux.
Généreux avec ses 21 morceaux et 1 heure 47 minutes de musique, Flow State pourrait paraitre un poil surchargé et intimidant. L’album est cependant suffisamment diversifié pour que vous puissiez y trouver quelque chose à aimer dans à peu près n'importe quelle piste.
Un voyage à travers l’espace et le temps où les paysages sonores stimulent les sens et où chaque instant est mis à profit.
Si vous n'avez que 3 morceaux à écouter : «Savage Enlightenment», «Cloud Lake Motel», et «There’s a Darkness Under Every Sun».