Le chanteur belge surprend au passage d’une
galette folk pleine d’hommages.
Quatorze reprises minimalistes, guitare et voix pour la plupart, mais pas que…
Et ça part dès l’ouverture, Careless Love, une invitation tendre à pénétrer l’univers désuet ramené à la vie dans le souffle de Dick Annegarn. Alors Fever ! Une envolée de guitare doucement funky et la voix s’envole en nuances et trémolos. Classique des classiques, Saint-James Infirmary se pare simplement des élans retenus de l’artiste sur un arpège jazzy discret. Vient le banjo pour un pur plaisir à la belle-étoile où les chœurs viennent souligner la rugosité d’une élocution brute. Une comptine bientôt, Down In The Valley, où l'artiste va percher haut son chant, ça respire les grandes prairies. The House Of The Rising Sun, indémodable ballade de forçat, le souffle sursaute, s’éteint, et la voix porte une longue lamentation aux enjeux complexes et parfois contraires, la version est magnifique !
Avant de nous quitter, Dick Annegarn égraine encore sur d’autres refrains son folk rock sans écrin, pur et presque nu.
Les perles et les éclats se suivent, caressent nos sens.
L’âme s’allège imperceptiblement.
Love me Tender, et l’art de distiller ainsi la tendresse sur cet immense classique… Dick Annegarn reste humble jusqu’au bout pour revisiter les monumentales mélodies de la musique folk américaine !
Oh ! What A Beautiful City ! L’artiste nous quitte sur un gospel aux chœurs d’harmonica, porté par des voix a cappella, et ce dernier air ne nous quitte plus, en boucle en nos têtes longtemps après la fin de l’album.
Un disque indispensable, objet de douceur, source d’envie, d’espoir et de vie.
Un souffle.