Cette dernière sortie m’a permis de me replonger dans la discographie de The Wakedead Gathering (TWG), que je n’avais pas encore pris le temps d’approfondir et d’apprécier à sa juste valeur.
TWG est un projet de mec-tout-seul (assez rare en death metal) incarné donc par le seul Andrew Lampe. Cet Américain de l’Ohio a également deux autres projets plus confidentiels : l’obituarien et générique Debauch et le bestial Invultation (bien plus intéressant que le premier).
Avec déjà quelques sorties à son actif, Lampe remet le couvert après trois ans de silence total.
J’étais resté sur le très bon The Gate And The Key : un disque de death metal pur et dur, très inspiré old school et bien caverneux. A l’écoute de cet album, j’ai pensé plusieurs fois aux projets de Wes Weaver (Blaspherian, Infernal Dominion) ; sauf que le death de TWG a une dose de subtilité supplémentaire, notamment dans la construction de l’album et du concept un minimum réfléchi (ce qu’on subodore en visionnant la tracklist).
Pour enfin parler de ce Fuscus, je dirai tout d’abord que la formule n’a pas tellement changé en trois ans. Lampe aime toujours beaucoup le death old school dans sa forme le plus noire et impie. Mais il aime aussi y mettre des nuances blackisantes par-ci par-là, sous forme d’arpèges sur mid tempo le plus souvent et quelques trémolos aigus. Ce qui va très bien avec les textes empreints d’occultisme.
Il y a également une emphase sur le doom sur les deux derniers morceaux ; le titre final rappelle d’ailleurs un peu les fins d’albums d’Incantation : long et agonisant.
J’ai été moins interpellé par les riffs que sur le précédent, plus direct, franc et accrocheur. Cet album nécessite certainement un bon nombre d’écoutes, qui permettront d’apprécier la valeur du travail accompli ici sur les ambiances.
En effet, c’est tout à l’honneur de Lampe d’avoir lui-même tout interprété (ce qu’il fait fort bien, quel que soit l’instrument, sans prise de tête) et de ne pas avoir joué la carte des effets de production outranciers, pour cacher une quelconque faiblesse ou un manque d’inspiration.
Certes, TWG ne fait pas de la musique atmosphérique à proprement parler, mais il y a vraiment quelque chose de prenant sur ce disque, qui opère sur l’ensemble des morceaux et leur donne une certaine homogénéité et un fil conducteur. Bien joué.
Au demeurant, il manque encore quelque chose de plus personnel à TWG pour accéder à un niveau de reconnaissance supérieur. Je reste dans l’attente de ce qui va suivre, car Lampe a certainement d’autres idées à développer.
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