L’attente est finalement terminée, voici le retour de l’innommable gang d’Auckland, Nouvelle-Zélande.
Pour mémoire, Diocletian est formé de membres de groupes officiant dans ce qui se fait de pire en matière de bestialité dans le coin : Vassafor, Heresiarch, Witchrist.
Ils ont subi il y a quelque temps le départ de Phil Kusabs, frontman et tête pensante de l’infâme Vassafor.
En contrepartie, un des membres fondateurs et vocaliste originel, Logan Muir, a refait surface depuis 2011.
On en était resté (du moins en ce qui concerne les albums) au fabuleux War Of All Against All, une véritable baffe de brutalité chaotique et bestiale comme pas deux. Leur dernière sortie, le split avec Weregoat, se situait dans la continuité de l’album.
L’extrait posté il y a quelque temps sur leur Bandcamp dévoilait une musique encore plus martiale, mais avec une production plus soignée et des riffs plus distincts, et on sentait une légère tendance à la « débestialisation ».
Eh bien, ça ne trompe pas : l’album est moins black metal et affirme des colorations plus blackened death metal, dans un style assez proche des « anti-riffs » Portaliens à de nombreuses reprises.
J’ai envie de dire que l’évolution opérée ici se rapproche un peu de celle de Heresiarch sur leur dernier mini.
Dans un sens, ça marche plutôt pas mal : à l’écoute de Beast Atop The Trapezoid, le morceau le plus long, on se dit qu’ils n’ont pas perdu au change en terme de puissance feu ; le riff principal est plus carré que ce dont on a l’habitude chez eux, mais d’autant plus meurtrier ; on sent une certaine progression dans le morceau, entre le début rapide qu’on associe au cœur de la bataille et la final doom tempo où l’on imagine un amoncellement de cadavres déchiquetés au milieu d’un paysage dévasté.
Au final, qui aime bien châtie bien : à ce stade de mes écoutes, c’est une semi déception, car autant la puissance et la haine restent de mise, autant le chaos sonore qui a fait le succès des deux précédents jets n’est plus au rendez-vous, ce qui nuit quelque peu au magnétisme du groupe à mes yeux. J’ai tendance à croire que c’est le départ de Kusabs qui a provoqué ce changement d’orientation.
A ce titre, le dernier album de Vassafor m’avait autrement plus secoué, bien que se situant dans un registre un peu différent.
Ne nous alarmons cependant pas, Diocletian reste authentique sur ce dernier album et demeure une redoutable machine de guerre.