R. Stevie Moore est un artiste très prolifique (il a à ce jour sorti plus de 400 cassettes), il est l’un des plus grands représentants du DIY américain et fait donc partie de ces musiciens undergrounds méconnus pourtant légendaires pour certains. Glad Music, sorti en 1985 est apparemment son premier album enregistré dans un studio, et également son meilleur album selon la plupart de ses fans.
En écoutant cet album, il n’est effectivement pas difficile de deviner qu’il a passé de nombreuses années à enregistrer chez lui à la « Do It Yourself » en amateur. Bien qu’enregistré en studio, il y a clairement un son et une ambiance lo-fi, que l’artiste privilégie apparemment pour des raisons plutôt musicales que financières (de ce que j’ai vaguement écouté, on retrouve ce son sur toutes ses productions, peu importe la période). Ce côté lo-fi me pose clairement un problème concernant la voix. Comme Feedbacker l’a dit dans sa critique, il y a des sortes de reverbs, ça fait effectivement presque un effet auto-tune par moment. J’avais l’impression que sa voix était dédoublée, qu’il ne savait pas chanter, et c’est vrai que ça me pose un peu de problème quand elle est omniprésente comme sur Glad Music. Quand j’écoute du My Bloody Valentine, ça ne me dérange pas d’avoir une voix complètement dégueulasse parce que c’est un peu le but, mais sur des chansons a cappella comme I Wouldn’t Mind Dying, j’avoue que j’aurais préféré une voix un peu moins crade, même si c’est un peu dans l’esprit de l’album.
Bref, à part ça j’ai plutôt aimé l’album. J’aime beaucoup qu’il voyage à travers différents styles. Enfin ça reste très rock indé quand même, très lo-fi, mais les morceaux sont assez différents je trouve. C’est d’ailleurs pour ça que j’ai trouvé l’album un peu long. 15 morceaux c’est un peu trop pour ce genre d’album, même s’ils s’enchaînent plutôt bien. Ce qui est cool c’est qu’on a parfois un peu l’impression qu’il se parodie lui-même, l’album est étrangement drôle.
Après ça reste du rock un peu simple (parfois proche de la pop, alors que c'est paradoxalement lo-fi), et il arrive peut-être un peu trop tard pour ça. En 1985, je ne trouve pas que ce soit spécialement intéressant de faire des chansons de rock aussi simples que du Beatles, même s’il y a un esprit un peu punk (Feedbacker, tu m’excuseras de reprendre tes termes, mais je n’en trouve pas de plus approprié…). Même si c’est sympa à écouter, et que c’est un bon album, je trouve que c’est le genre de musique qu’il est difficile d’adorer, et j’avoue que je comprends qu’il soit relativement inconnu. Mais merci quand même à manril pour ce choix, c’était plutôt sympathique même s’il ne restera sans doute pas gravé dans ma mémoire.