Les premiers titres de "Grab that Gun" sont extraordinaires : car entendre Deborah Harry chanter comme Morrissey sur des versions énergiques de titres inédits de The Cure, c'est tout bonnement irrésistible, non ? Aucune ironie non plus dans cette question, les références sont bel et bien là : si elles brouillent un peu les premières écoutes de l'album, force est de constater que, grâce à la conviction des filles de The Organ, et aussi au petit plus apporté en effet par cet instrument qui s'invite judicieusement au milieu de ce bal new wave/ indie pur et dur, on est progressivement convaincu. D'abord familier pour de mauvaises raisons (nous aimons, comme les filles, Blondie, les Smiths et Robert - Smith aussi...), "Grab that Gun" nous devient cher pour de bien meilleures : sa détermination, la clarté de ses intentions, son énergie, son sens des mélodies... tout au moins dans sa première moitié. Dommage en effet qu'ensuite, The Organ se perde, se répète et que l'inspiration s'effiloche, nous laissant tristement en rade. On est passé à côté d'un excellent EP. Mais on suivra désormais The Organ. [Critique écrite en 2005 et complétée en 2016]