J'y avais presque cru en 2012 à la sortie du premier album éponyme, à la pop racoleuse jouée par San Cisco. J'y ai cru sur le refrain nostalgique et ensoleillée de "Beach", à leur hommage à Fred Astaire, à "Wild Things"... Une certaine candeur voilait la fragilité de leurs productions et compositions. Et finalement, on se laissait prendre au charme enjoliveur et rempli d'espoir qui fait un premier album.
"Gracetown" vient gâcher ces belles espérances en prouvant qu'ils étaient déjà arrivés à leur plus haut niveau en 2012. Les compos sont toujours aussi agréables à l'oreille mais la production, plus propre et aseptisé, perd le petit charme de l'amateurisme. On se retrouve donc à écouter une collection de bons morceaux pops lambdas, entre Vampire Weekend et Metronomy. Dans le même genre, le groupe polonais "Neo-Retros" les surpassait de loin de part leur originalité et leur song-writing (même si... snif... il me semble qu'ils se sont déjà séparés... pas de bol...).
Relativisons, ce deuxième album n'est pas raté, on peut facilement prendre du plaisir à l'écouter et quelques morceaux sont assez inspirés... même si c'est souvent une inspiration déjà-entendue. On peut rapidement être agacé par l'agencement des voix et du mixage, trop clairs, trop "Martin Solveig". Cette façon aussi parfois d'essayer d'imiter les Black Keys sur des titres comme "Run" ou "Wash It All Away". Parfois trip-hop, parfois disco, vous l'aurez compris, "Gracetown" est un grand terrain de jeu, sans doute un peu trop fourre-tout pour ne pas s'y perdre en cours de route.
Gageons que pris séparéments, certains tubes potentiels comme "Snow" devraient faire le bonheur des publicitaires et avec un peu de chance, se frayeront un passage jusqu'à votre MP3.
https://www.facebook.com/Strangears-Le-blog-qui-r%C3%A9%C3%A9value-le-mauvais-go%C3%BBt-musical-358436414329163/?ref=hl