Inspiré par les nombreuses histoires de son père qui était général des rebelles de l'Unita pendant la guerre civile angolaise, le DJ et producteur angolais Nazar nous propose - avec Guerilla - un album intimiste dans lequel il traduit l’histoire de sa famille et de son pays en musique.
Intégrant des influences de la musique électronique angolaise Kuduro, l’album est principalement composé d’ambiances syncopées où les basses rugissent et où les rythmes y sont acérés pour décupler l’intensité du propos, sans pour autant tomber dans la lourdeur.
Les 11 titres se succèdent efficacement et l’équilibre entre l'expérimentation et l'efficacité est souvent atteint comme sur le morceau 'Arms Deal', qui fusionne admirablement les percussions africaines aux envolées électroniques fantaisistes.
La narration n’est également pas en reste avec des titres qui s’appuient sur les entrées du journal de guerre de son père, Memoria de Um Guerrilheiro (2006). ‘Bunker’ traduit - par exemple - les violents événements du “Massacre d’Halloween” à Luanda après les élections en 1992 alors que “Diverted” suit également ce paradigme avec une ligne de basse rebondissante et décalée et un rythme frénétique de Kuduro qui travaillent en tandem pour représenter une poursuite de haute intensité.
Un peu réticent à ces ambiances syncopées lors mes premières écoutes, je suis progressivement tombé en admiration devant cette nouvelle voix de la musique électronique qui arrive à affirmer ses origines tout en nous offrant un album d’une originalité et d'une richesse déconcertante. Un album avant-gardiste et un artiste à suivre !
Si vous ne devez écouter que 3 morceaux : 'Retaliation', 'Arms Deal' et 'Mother'.