[Cette critique s’inscrit dans le cadre d’une série de posts, où je parle de tous les albums de Radiohead. Je n’avais jamais réellement écouté ce groupe, et je m’y suis enfin mis cette année. J’avais pas mal de trucs à dire, c’est pourquoi j’en fais des critiques entières, même si je pense que de par mes goûts et expériences musicales, je dois pas être le plus objectif et le plus compétent. Bonne lecture !]
2 ans après le diptyque Kid A / Amnesiac, Radiohead garde le rythme et sort son 6ème album : Hail to the thief.
Personnellement, après la frustration des deux précédents disques, j’avais un peu peur de ce que j’allais trouver sur la suite. Allions-nous continuer dans cette veine expérimentale, avec des élans trip-hop ou jazzy, ou bien pouvions-nous espérer une espèce de retour aux sonorités plus familières et déjà explorées par le passé ? Et bien finalement, c’est un peu des deux. Certain.e.s parlent de “faux best-of”, j’aurais plutôt tendance à dire que c’est un bon équilibre entre les différentes tendances qui est développé tout au long de ce disque.
Hail to thief n’a au premier abord pas la carrure des précédentes sorties du groupe, qui elles sont des mastodontes. Je n’avais jamais entendu parler de l’album, il est pratiquement deux fois moins noté que Kid A sur ce site, et quand on cherche des infos sur le processus de création, sur la génèse du projet, on trouve assez peu d’éléments. Un peu comme si c’était le premier album “osef” de Radiohead. Alors qu’en fait non. Pas du tout même.
Le disque ouvre sur 2+2=5, et met une grosse baffe d’entrée. J’étais donc a priori sceptique, mais ce titre a remis en une écoute les compteurs à zéro. Il dégage de la puissance, de l’électricité, de la vivacité, de l’intérêt en somme. En vrai, c’est certainement un de mes titres préférés de la formation. Sit down / Stand up claque aussi bien, malgré son ouverture que je trouve poussive. C’est un morceau qui me dit un peu “hey, t’as vu on peut utiliser des éléments que t’as pas trop aimé jusqu’à pour en faire un son que tu kiffes”. Même remarque pour Backdrifts. Certains autres titres sonnent comme des balades, j’en suis pas friand d’ordinaire mais elle me font un petit effet : notamment Sail to the moon, We suck young blood ou Scatterbrain.
Cependant, il y a toujours des petits accrocs ici et là, ou du moins des titres qui me laissent plus indifférent qu’autre chose, comme Myxomatosis, I will ou The gloaming. Mais au final ce n’est rien par rapport aux frustrations qu’a pu me fournir le groupe jusqu’à présent. L’ensemble est, à mon avis et contrairement à ce qui peut se dire sur d'autres critiques SC, cohérent. J’ai pas l’impression d’écouter un pot-pourri ou un simple album-résumé. Je trouve même que, malgré les petits mous qui peuvent parsemer l’ensemble de l’oeuvre, Hail to the thief est plus cohérent et homogène en qualité que bon nombre d’autres productions de Radiohead. Et oui OK Computer, c’est à toi que je pense.
Cet album est franchement méconnu. Les fans le kiffent évidemment, mais je trouve qu’il mériterait d’avoir bien plus de reconnaissance. C’est un disque qui m’a fait découvrir des morceaux qui s’inscrivent dans mon “top titres Radiohead”, et qui me permet de jeter un autre regard sur certains aspects de la musique du groupe. De mieux appréhender l’équilibre des influences qui motivent les 5 musiciens. Hail to the thief est, je pense, mon album préféré de Radiohead (du moins sur la régularité), et c’est certainement le disque que je conseillerais à quelqu’un qui veut découvrir, s’il fallait en retenir qu’un.
Sources :
Mes autres avis sur Radiohead :