Ouh là ! Voilà encore une bizarrerie de derrière les fagots, une tape limitée à trois cents exemplaires que vous devez récupérer à tous prix ; où du moins télécharger sur le Bandcamp d’Iron Bonehead (disponible pour une bouchée de pain).


Khthoniik Cerviiks est un trio de psychopathes déjantés, aux pseudonymes aussi improbables qu’imprononçables (jugez plutôt : Okkhulus Siirs, Ohourobohortiik Ssphäross et Khraâl Vri*ïl), formé à partir de membres des groupes Ignis Uranium et Zuul après leurs dislocations respectives.
Actifs depuis 2013, ils en sont déjà à leur troisième démo, qui reprend en fait les morceaux des deux d’avant en ajoutant trois nouveaux titres.


Le blackened death metal du trio teuton est chaotique et vicieux comme pas possible : les riffs sont tortueux et dissonants, le son est super cru et crade, la voix est dégueulasse, les rythmiques imprévisibles.
Mais derrière ce joyeux bordel se cache en fait une étonnante rigueur, notamment rythmique –ils ne sont pas allemands pour rien. Même si le groupe a l’air de jouer de façon totalement aléatoire, avec la production confuse qui va avec, ils retombent toujours sur leurs pieds et on distingue des phrases et structures qui charpentent chaque morceau de l’album.
En terme de riff, il y a vraiment de tout : du trémolo, du bend, du larsen, de l’harmonique, des graves comme des aigus, ça part dans tous les sens. On y retrouve également une forte dose de psychédélisme, mais pas le psyché planant qui est à la mode ces derniers temps ; plutôt du psyché de bad trip, déstabilisant et sournois qui va très bien avec l’imagerie générale du groupe.
Trouver un morceau « accrocheur » ou « phare » dans ce magma immonde relève de la gageure ; il faut prendre l’œuvre dans son intégralité, qui fait quand même quarante-trois minutes mine de rien.
Je rapprocherais un peu cette démo de la folie du dernier Howl Of Ebb, qui m’avait tellement plu.


Du coup, si vous êtes dans ce genre de délire difficile à classer et à cerner au premier abord, des morceaux aux structures alambiquées, avec un grain de folie omniprésent et qui prend un malin plaisir à dérouter son auditoire, voilà une sortie pour vous autres, pauvres mortels.


Retrouvez cette chronique sur le webzine auxportesdumetal.com

Man_Gaut
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le 18 juil. 2016

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Man Gaut

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