⚠️ Une maintenance est prévue ce Mercredi 4 décembre de 9h00 à 13h. Le site sera inacessible pendant cette période.

Here's Willy Moon
6.3
Here's Willy Moon

Album de Willy Moon (2013)

Il avait beaucoup attiré notre attention au début de l'année, alors qu'il brillait au Royaume-Uni avec son single "Yeah Yeah", devenu tube grâce à Apple qui le proposait en bande son de ses pubs pour Ipod.

Il avait fait ses débuts sur scène l'année dernière à Paris, à la Flèche d'Or, puis au Festival des Inrocks, avant de faire ses premiers pas à la TV, à Taratata puis au Grand Journal, ce qui lui a permis une bonne exposition en France. Il n'y a donc pas de doute, le premier album Willy Moon était l'une des grosses attentes de ce premier semestre. Le jeune néo-zélandais de 23 ans vient en effet de révéler son premier disque, simplement baptisé "Here's Willy Moon", 3 ans après avoir fait son apparition sur Myspace, où il a révélé ses premières chansons,et a commencé à faire le buzz.

C'est depuis Londres, où il est établi depuis ses 18 ans, après avoir quitté Wellington, qu'il a commencé sa carrière musicale. Jonglant d'abord entre les labels indés locaux comme Island Records et Luv Luv Luv (d'où vient Florence + The Machine), Willy ou plutôt William George Sinclair, avait ensuite signé chez Thrid Man Record, chez le célèbre Jack White, d'où ses derniers singles ont pu prendre une ampleur considérable.

"I Wanna Be Your Man", "Railroad Track", "Yeah Yeah", premiers titres révélateurs du style très vintage de l'artiste, auquel on a bien du mal à attribuer un style de musique particulier. Parfois penchant davantage vers le rock américain des 50's, puis ensuite vers du hip hop, ou encore de l'electro/pop quand les trois ne sont pas mélangés assez confusément.

L'album ne nous donne pas plus d'éclairage, à l'image du dernier single My Girl. Il met surtout en avant l'une des lacunes majeures des différentes réalisations du chanteur : la durée. S'arrêtant (déjà) à 1min40 pour certaines chansons, n'atteignant que laborieusement les 3 minutes sur d'autres, Willy Moon peine à donner de l'intensité à son album. Les douze titres se suivent bien trop vite, ne marquent pas. On a l'impression d'un travail inachevé, que les chansons sont coupées au moment où on commence à les apprécier, à saisir tout leur sens, leur puissance. Après un démarrage bruyant, tout cale bien trop vite. Comme une fusée qui se mettrait en route, décollerai et prendrai de la puissance, monterai progressivement, mais finalement exploserai en plein vol au moment de quitter l'atmosphère.

Après une petite demi-heure d'écoute, difficile de garder en tête ces mélodies trop courtes, certaines chansons ne faisant que figure d'intermède entre les autres qui durent un peu plus longtemps. Il est en est ainsi pour les nouveaux titres "Fire" ou "I Put a Spell on You". Les morceaux plus anciens tel "Shakin" et "She Loves Me" ont été ajouté avec surprise à l'album, le renforcant de morceaux toujours plus court, et surtout de b-sides anecdotiques et passées inaperçues à côté des précédents "tubes". Heureusement, "Here's Willy Moon" détient quelques exceptions, qui lui donnent une certaine qualité, bien que trop relative. Le titre d'ouverture, Get Up, qui est aussi le plus long parvient in extremis à échapper aux lacunes des autres titres, et s'impose comme la plus belle réussite de l'album, y voir aussi le prochain single évident. Contrat rempli aussi pour l'inédit "Working For The Company".

Enfin, l'album se termine plutôt bien avec l'excellent titre instrumental "Murder Balad". C'est pourtant bien peu pour sauver tout un album. Le plus gros est surtout du au trio gagnant Yeah Yeah/Railroad Track/My Girl, tubes indiscutables et pour lesquelles l'album vaut déjà le détour. La version deluxe de l'album avec deux titres bonus plus longs et donc plus intéressant permet aussi de donner un ressenti plus notable à la globalité du disque, voir même d'oublier à quel point reste décevant.

Willy Moon nous offre donc un premier album très inégal, jonglant entre titres très dispensables et qui s'écoutent aussi vite qu'ils s'oublient, et les quelques tubes qui peinent à combler notre déception.
Charliiiie78
5
Écrit par

Créée

le 13 août 2014

Critique lue 186 fois

1 j'aime

Charliiiie78

Écrit par

Critique lue 186 fois

1

D'autres avis sur Here's Willy Moon

Here's Willy Moon
Charliiiie78
5

Here's Willy Moon

Il avait beaucoup attiré notre attention au début de l'année, alors qu'il brillait au Royaume-Uni avec son single "Yeah Yeah", devenu tube grâce à Apple qui le proposait en bande son de ses pubs pour...

le 13 août 2014

1 j'aime

Here's Willy Moon
culturez-vous
8

Wouah !

Une super découverte, par hasard, à Virgin ! C'est un peu lourd à écouter d'un coup la (les) première(s) fois, mais l'album devient rapidement entêtant, le son old school est super bon, la voix de...

le 5 juin 2013

1 j'aime

2

Du même critique

Slowdive
Charliiiie78
9

Slowdive revit, le shoegaze aussi

Le temps s’était simplement arrêté pour Slowdive, qui reprend juste les choses là où il les avait laissées... Ou du moins à leur son pré-«Pygmalion», c’est à dire entre shoegaze et dream-pop, avec...

le 22 mai 2017

3 j'aime

1

That Thing Reality
Charliiiie78
8

La pop glamour et intemporelle de deux jeunes filles de Manhattan amoureuses de Paris

Quelques mois après un ep mélodieux et planant, le duo new-yorkais Beau sort son premier album, That Thing Reality, sorte de journal intime revenant sur près de dix ans d’une vie d’ado intense et...

le 7 avr. 2016

3 j'aime

Have You in My Wilderness
Charliiiie78
9

Nouvel album d'une classe folle

En glissant sa sublime voix sur la dernière production baroque de Ducktails (St. Catherine), Julia Holter a laissé malgré elle un avant-goût d’un nouveau disque plein de grâce. La Californienne a dû...

le 1 sept. 2015

3 j'aime