Vous savez, il est de ces artistes ou de ces groupes à qui on reproche des écarts dans le style. Vous savez, ce genre d'écarts qui donnent lieu à des albums ou des chansons qui peuvent dénoter.
On a reproché à Metallica son St Anger. Album que j'aime, surtout quand on connait les circonstances de production.
J'ai entendu des mauvaises critiques sur Walk Through Exits Only, la sortie solo de Phil Anselmo, le chanteur de Pantera. J'aime cet album. Je trouve qu'il déchire.
J'ai fait l'impasse, et je continuerai à la faire, sur la carrière d'Incubus depuis le départ du super bassiste qu'ils avaient, Alex Katunich.
Et puis il est de ces artistes ou de ces groupes à qui on pardonne des changements de style, parce que putain, ça déchire quand même.
The Sword est de ceux-là.
J'admets ne pas écouter le groupe depuis 2006, année de sortie de Age of Winters, leur premier album.
Album qui pétait des planches de chêne par paquet de douze, avec toute cette énergie, et ce style qui n'était pas sans me rappeler quelques morceaux de Black Sabbath.
J'admets avoir raté Gods of the Earth. Pourquoi ? Je me le demande encore. Peut-être parce qu'Age of Winters n'était pas tout à fait ma came.
J'avoue n'avoir rattrapé mon retard sur Warp Riders que récemment, alors que cet album, vendu pour être un concept-album qui raconte un petit bout d'une histoire, est une pure merveille.
J'avais oublié The Sword, pour tout vous dire. Et un jour, j'ai fait les racks en carton de mon disquaire, qui étaient là parce que le rayon Metal est trop petit pour tout contenir. Ce jour-là, je suis tombé sur Apocryphon, le quatrième volet du groupe. Un poil sceptique, j'ai quand même pris la galette dans mon panier (avec quatre autres cd divers). Toujours un poil sceptique, j'ai mis le disque dans mon auto-radio. Et soudain...le coup de coeur total. J'ai senti l'évolution du groupe, qui restait énergique, mais qui avait su se canaliser.
Et après...Après...Eh ben...High Country.
Pour être franc, je savais pas tout à fait quoi attendre de ce High Country. Je n'avais lu ni critique, ni entendu quelconque extrait en dehors du single éponyme, High Country. Que j'ai trouvé...plus calme que ce que je connaissais du groupe. Donc j'ai acheté la chose un peu à l'aveuglette et un peu perplexe.
J'ai failli renoncer au morceau d'ouverture, Unicorn Farm. Un imbroglio de son très pop et qui sentent le synthé à plein nez. Pas ce que j'attends d'un groupe de heavy metal, en général.
Mais le reste de l'album est arrivé.
Empty Temples enchaîne Unicorn Farm et est une chanson entraînante avec backup vocals et rythmique typique du rock de certains groupes des années 70 ou 80.
Et d'un coup, j'ai pardonné. J'ai pardonné à The Sword...de s'être calmé. Parce que putain, merde quoi, ça déchire. Tout respire l'évolution voulue et réfléchie. Alors certes, je suis pas certain que High Country soit taillé pour être joué en tournée. Mais cet écart du groupe est rafraichissant et s'écoute en boucle. En boucle. En boucle.
Comme quoi, des fois, changer, ça a du bon. Comme les slips d'un no-life.