Il est une chose agréable avec les groupes metal qui, avec l'age, s'assagissent et se mettent à proposer une musique plus posée, c'est que la fougue de leur jeunesse reste ancrée quelque part en eux et qu'au détour d'une montée en puissance, d'un final explosif, ils n'hésitent pas à y aller franco avec une grande maitrise là où un groupe de rock plus classique se contentera d'une sorte de pétard mouillé. Et sans même aller jusqu'à ces explosions metalliques, il suffit parfois juste d'un son, d'une attitude pour reconnaitre un membre de notre grande famille metal.
C'est l'une des choses qu'on ressent à l'écoute de ce Holy Vacants.
Si musicalement, le groupe du New Jersey évolue aujourd'hui dans un rock bluesy aux guitares hendrixiennes allant d'une ambiance feutrée, brandy à la main, à des passages plus psychédéliques, on ressent par contre ses origines post hardcore au niveau du chant de Jerry Jones. Principalement en chant clair, les incartades dans le chant core donnent à la musique une intensité inattendue, comme si un motard punk s'invitait dans le salon d'un cigar club. Cette envie de se lâcher est aussi audible au niveau de Brian Ferrara régulièrement à deux doigts de sortir la double pédale et de martyriser ses fûts
Mais ce qui rend cet album complètement génial, c'est cet aspect lumineux apporté par de multiples cuivres, chœurs, du chant féminin, piano... A chaque recoin de l'album on trouve ce foisonnement de bonnes idées, ce soucis du détail et de l'équilibre qui, malgré un grand brassage d'influences, permet de garder une unité à l'ensemble et ainsi créer une musique à la fois très originale et naturelle et logique.