"I knew her love would be the death of mine."
Vous savez c'que c'est.
On écoute pour la première fois un groupe, et pam, grosse claque. On a envie d'en découvrir le plus possible, on y revient, on découvre ce qu'ils ont fait d'autre, on écoute, en boucle, en boucle, en boucle.
Et puis ça se tasse. L'enthousiasme disparaît. C'est pas qu'on les aime moins, hein, pas forcément, mais on commence à connaître leur façon de faire, leur style, leur manière de composer les morceaux.
Dans le pire des cas, on se lasse et on finit par laisser tomber plus ou moins totalement le groupe, dans le meilleur, on continue à les suivre avec plaisir, mais avec l'effet de surprise en moins.
Calexico, je les ai découvert avec Carried to Dust, en 2008. Ça fait 6 ans (déjà, p'tain, c'est fou). J'ai écouté une grande partie de ce qu'ils ont fait, oh pas tout, certes, mais enfin, j'ai bien approfondi la question, d'autant plus que c'est le genre de groupe qui a un style très marqué et qui s'y tient.
En somme, c'est le genre de groupe qui tombe dans la catégorie que j'ai décrit plus haut : je les suis avec plaisir, mais sans la surprise.
Du moins je devrais.
Donc voilà, ce matin je me lève, tout frais pimpant, et je me dis que ça fait un moment que je n'ai pas écouté Calexico. Hop là, je regarde, tiens Hot Rail, je l'ai encore jamais écouté celui-là, allez hop, un p'tit coup de streaming et c'est parti.
Eh bah.
Pourtant il n'y a rien de différent entre Hot Rail et le reste de leur discographie. C'est de la country dans la lignée de The Black Light, très influencée par le Mexique, mariachis et consorts, 'fin rien que je ne sache pas déjà. C'est toujours des morceaux très délicats, un poil mélancolique, portés par une section rythmique impeccable (je milite très sérieusement pour qu'on décerne à John Convertino le titre de meilleur batteur du monde). Et puis t'as la voix de Joey Burns qui me fera fondre à chaque fois.
Tout cela, c'était entendu, je l'attendais, après tout je suis acquis à la cause du groupe depuis longtemps.
Et pourtant, bam, claque, me voilà une nouvelle fois par terre, comme si c'était la première fois que je posais mes oreilles dessus.
Et ça, je ne me l'explique pas.
Une douce alchimie entre tout ce que j'adore chez le groupe, peut-être ? Un songwriting qui était alors à son summum ? (précisons que je considère The Black Light, sorti deux ans avant le présent album, comme un sommet des 90's). Il y a de ça, c'est certain. Ça suffit pour que cet album se distingue autant ?
Pourquoi pas, après tout.
Je vais pas m'en plaindre.
Après en avoir découvert des dizaines d'albums, quel autre groupe peut se targuer de me rendre aussi enthousiaste ?