Spandex et cheveux longs : la série B de la NWOBHM

Tous ceux qui sont un jour tombés sur ce disque se sont demandés ce que la pochette pouvait bien représenter (ce fut le cas dans mon entourage en tout cas). Je donne la solution en spoiler à la toute fin de la critique car ça vaut le coup d'essayer de chercher par soi-même. Mais plus qu'un artwork incompréhensible, Lionheart était avant tout une tentative de super-groupe qui a foiré. Un peu de Tygers of Pan Tang, un soupçon de Def Leppard, le gratteux d'Iron Maiden (puis de Praying Mantis), un futur gars de MSG qui a aussi joué pour Eloy, le producteur de REO Speedwagon... avec un casting aussi alléchant, Lionheart avait tout pour réussir mais à la place la désillusion fut des plus totales : ne pouvant percer au milieu d'une NWOBHM en déclin, le groupe fut condamné à quelques tournées Praying Mantis/Iron Maiden/Lionheart avec Paul Di'Anno, Dennis Stratton et les frères Troy et basta...

Enfin cela dit, l'album n'est pas totalement méconnu : le titre Die for Love a eu droit à un clip bien kitsch (mais terriblement cool !) et très très culte. Dans tous les cas ne nous leurrons pas : Lionheart était bien conçu pour exporter son rock british chez Uncle Sam et rien d'autre ou presque. D'ailleurs, les trois premiers titres de l'album Hot Tonight sont produits à la sauce radiophonique. Trois tubes AOR bien mélodiques qui pulsent au rythme des synthés bien catchys, suivis de quelques remplissages, puis re-catchy tune et un ending plus quelconque : pas de quoi crier au génie à première vue.

Alors, on a beau ne pas être au niveau d'un Magnum ou d'un Stampede musicalement parlant, il n'empêche que l'album Hot Tonight jouit d'une ouverture assez bad ass à condition bien sûr d'aimer le rock mélodique bien FM. Wait for the Night et Hot Tonight sont ainsi vraiment très plaisants avec leurs refrains et leurs riffs entêtants. Après c'est sûr, encore une fois il faut aimer le mélo parce que ça a beau être pondu en quasi fin de NWOBHM, ça n'a rien de très metöl... mais ça marche. Et ça marche d'autant plus fort avec le troisième titre, Die for Love, qui est une véritable pépite et qui justifie presque à lui tout seul l'écoute de cet album... même si entre nous le contenu devient très timide à partir du quatrième titre (allez : au moins les trois premiers titres et après au pire basta). J'ai toujours adoré ces morceaux hard/heavy/AOR aux chœurs d'anthologie scandés avec panache : le genre de trucs bien épiques qui pouvaient finir dans l'OST random d'un nanar tout aussi quelconque. Et généralement les groupes de seconde zone étaient bien meilleurs que les gros cadors de l'industrie dans ce domaine. Je pense par exemple à l'excellent groupe Zar ou à Airrace... peut-être que j'écrirai un truc sur eux un jour d'ailleurs...

Mais bref, si l'album Hot Tonight ne brille pas réellement pour son inventivité, il a le mérite d'offrir un premier tiers assez mémorable qui ravira tous les amateurs d'AOR. Ma note ne veut pas dire grand chose : contentez-vous de Wait for the Night, Hot Tonight, Nightmare et surtout de l'exceptionnel Die for Love. Quelque part, ça peut aussi être une bonne ouverture pour découvrir la NWOBHM de la manière la plus douce qui soit : on peut ainsi ensuite rebondir sur Praying Mantis ou encore Tygers of Pan Tang qui sont beaucoup plus heavy. Et comme dit plus haut, je vous encourage à regarder le clip de Die For Love qui est tout aussi mindfuckesque que la pochette de l'album. D'ailleurs pour ceux qui voulaient la réponse à la question "mais que représente cette putain de pochette ?"...