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Album de Ogdru Jahad (2013)

Voici une sortie venant du Danemark, réalisée par un quatuor dont les membres appartiennent à l’underground black metal danois (Ligfaerd, Sadomator, Offerkult, Panoptical Mycosis entre autres).
Après deux démos, voici donc le premier album d'Ogdru Jahad que nous présente le label Iron Bonehead.


Si l’intro semble annoncer une musique plutôt axée sur les ambiances malsaines et blasphématoires, de même que l’outro (une espèce de brouhaha vocal ralenti et passé à l’envers) d’ailleurs, on se rend vite compte que ce n’est pas le cas.
Parce qu’après, ça dégénère très vite : un enchaînement de riffs à la Black Witchery avec une production plus proche d’Upheaval Of Satanic Might que d’Inferno Of Sacred Destruction (assez crade, quoi), une voix qui grogne de manière monocorde et une batterie calée sur un rythme rapide et sans variation ou presque. Il y quelques tentatives de mise en place d’ambiance, comme ce chant monastique au début de Hobo Of Nazareth ; mais on sent bien que ce n’est pas leur intention ici, les compos étant assez expéditives (moins de deux minutes trente en moyenne).


Franchement, ça m’a fait du bien d’entendre un truc comme ça. Dans la grande tradition du black bestial, minimaliste, linéaire et possédé, Ogdru Jahad nous offre là un produit de qualité à l’authenticité indéniable.
Par rapport à des Diocletian, Proclamation ou Sadomator (pour reprendre les formations citées dans le descriptif du Bandcamp du label), c’est moins extrême. Mais il se dégage vraiment quelque chose de cet album qui, sans être orienté vers des tempos lents, laisse imaginer une apparition démoniaque et rampante qui vient tourmenter les âmes en perdition ; la couverture un peu naïve de l’éminent Alexander L. Brown (Witchrist) illustre tout ça très bien.
Je peux vous dire que J.-Christ et sa clique en prennent pour leur grade.


Ogdru Jahad joue une musique crue et régressive qui ne tente pas de rivaliser avec la bestialité de ses prédécesseurs. Par contre ils n’ont pas commis l’erreur classique (et souvent fatale), et c’est tout à leur honneur, de se lancer dans un black/death puissant avec un gros son de guitare qui écrase tout. Ils ont à mon avis bien retranscrit l’essence du black bestial dans cet album. En même temps, avec un mec de Sadomator dans le lot ça avait peu de chances de déraper.
En ces temps de disette pour les sorties dans cette catégorie, on saluera bien bas leur effort louable dans le bon sens.

Man_Gaut
8
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le 15 mai 2015

Critique lue 48 fois

Man Gaut

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