"Necrolatria (A Los Muertos Blasfemos)"

Chronique sur le tard pour un album néanmoins essentiel de 2019, pour un féru de metal extrême latino comme moi (et toi qui a le bon goût de lire cette chro, évidemment).

Infernal Conjuration, combo mexicain, est un de ces groupes dont j'aurais aimé faire la connaissance avec la première démo, celle-ci datant de 2007.
Entre temps, il y a eu seulement deux EP.

Sur le papier, ce groupe a absolument tout pour me plaire : il cultive un death/thrash sombre et hargneux, bien à l'ancienne (le groupe connaît ses classiques, en témoigne la reprise du culte Mortuary sur le second EP), avec un riffing qui décoiffe.
L'album s'écoute clairement d'une traite, tant les compos s'enchaînent avec fluidité, avec une énergie entretenue, voire renouvelée, un riffing brutal et accrocheur à mort et cette sauvagerie latina typique. J'adore !

On sent que les mecs aiment le vieux death/thrash des années 80-90, et ça fait plaisir à entendre, un tel hommage aussi bien ficelé.
Bons élèves certes, mais pas que : leur technique est « sobrement efficace », le son est « classique moderne », les compos sont très bien écrites, dynamiques, variées, et vont droit à l'essentiel ; qu'elles durent six ou trois minutes, l'intensité est strictement la même. On est toujours dans la nervosité, l'urgence.

Digne héritier d'un Sadistic Intent ou d'un Mortuary (celui du Mexique, bien entendu), voire d'un Mortem, Infernal Conjuration cumule les qualités avec ce premier album mûrement réfléchi et construit. La gestation fut longue mais apparemment nécessaire, le groupe ayant significativement progressé depuis l'EP Death Has Appeared..., déjà d'un très bon niveau malgré le son perfectible. Respect.

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