Le duo parisien Isaac Delusion a sorti son premier album éponyme chez Cracki Records : Douze chansons sucrées aux saveurs folktronica et dream pop.
Née il y a deux ans, la formation est récente mais après deux EPs alléchant – Midnight Sun (2012) et Early Morning (2013) – l’album se faisait déjà attendre. Le single She Pretends, présenté en avril en guise d’hors d’oeuvre, est la porte d’entrée vers cette première galette, belle virée pop tantôt rêveuse, tantôt catchy. Jules Paco et Loïc Fleury, sont grands amis depuis le collège : Le premier est un sorcier de l’électronique et du hip hop, le second apporte la voix enchanteresse. Pour les arrangements, le multi-instrumentaliste Bastien Daumane et le bassiste Nicolas Bourrigan complètent le groupe. À quatre, ils proposent leur vision d’une pop nouvelle génération, lyrique et onirique, aux contours électroniques prononcés mais puisant aussi dans la folk. Déjà embarqués dans de folles tournées, ils ont pu puiser toutes sortes d’inspirations, de l’Inde à l’Islande en passant par les Etats-Unis : un sacré bagage d’influences réunies avant même de travailler sur ce premier album.
Dès la chanson d’ouverture, The Child You Were, le duo laisse une belle emprunte vocale qui va marquer tout l’album : la voix aérienne de Loïc Fleury plane au dessus de compositions sucrées, toujours profonde et langoureuse. Un style qui évoque Equateur - d’autres frenchies avec le vent en poupe – mais également Alt-J, notamment avec le titre Dragons et ses cordes mélangées à des rythmes hip hop. Isaac Delusion enchaîne ensuite toute une série de rêveries dans différentes contrées musicales. Midnight Sun et Pandora’s Box tendent ainsi vers le psychédélisme, à coup de beats electro et de percussions efficaces, et à l’image des vidéos réalisées pour ces deux chansons – des montages faits maison compilant de nombreux éléments cinématographiques. The Devil’s Hand suit le même tempo mais cette fois-ci par un déluge de guitare à la Foals, gonflé à l’harmonica et par une batterie persistante. Le très funky A Little Bit Too High s’appuie quant à lui sur une ligne de basse affûtée et de synthés 80’s qui n’auraient rien à envier à la dernière production de Danger Mouse, suivi de près par Early Morning et ses beats électro acidulés. Plus planant, Children of The Night et Land of God reviennent plus vers les fondamentaux de la dream pop, par vagues successives de synthés sombres. En fond de cette dernière chanson résonne même une guitare dont les effets de distorsions flirtent avec du shoegaze.
L’homogénéité n’est donc pas le mot d’ordre de l’album, mais l’ensemble reste très cohérent tout en cédant à un grain de schizophrénie. Sur une scène indé française pleine de vitalité ces dernières années, Isaac Delusion s’inscrit sans peine en haut du tableau grâce à ce premier essai réussi. On n’attend plus que la confirmation sur scène avec la tournée en cours, qui va notamment passer au Trianon le 2 octobre.
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