[...] Cette toile est d'ailleurs très bien tricotée. Et c'est d'ailleurs sur ce point qu'Ommatidia se montre le plus intéressant. Let's Face It a beau s'avérer plutôt homogène dans son ensemble, à l'exception de rares moments donnant envie d'appuyer sur la touche repeat (« Antigonism » et ses lignes mélodiques et vocales rappelant un peu quelques moments doucereux de Korn sans sous-accordage, « Sunspot » et son riff et refrain bien cools, la montées/descentes de puissance de « Coming Full Circle Part 3 », légèrement prog dans la construction), le paquet s'avère solide et bien ficelé. Un son excellent, tout en pureté cristalline, sublimant toutes les subtilités atmosphériques, intensités et de tricotage de gratte jouant sur le double-terrain du riffing puissant et des arpèges aériens semi-acoustiques. Ne jouant quasiment jamais sur la brutalité, aussi sombre peut être le fond et le propos de Let's Face It, on ne sentira jamais réellement de déchirement intense et dépressif s'en émaner, davantage une étrange forme d'alanguissement paisible, telle une masse sombre et éthérée te bouffant lentement sans t'empêcher toutefois de te lever le matin et vivre ta vie comme si de rien n'était sans que personne ne se doute d'un quelconque mal.
En revanche, l'aspect vocal vient quelque peu obscurcir le tableau. Pas forcément désagréable de timbre, il finira malheureusement sur ces presque cinquante minutes à montrer ses failles et ses limites : bien que sachant se montrer nuancé, il est bien trop peu renouvelé et présente très vite les mêmes schémas. Des tics sur tics qui donnent parfois une impression gênante et ponctuelle de linéarité – qu'on en décrocherait presque sur des durées plus ou moins ponctuelles – et empêche malheureusement à Let's Face It de se hisser à un niveau supérieur. Certes, ça le laisse dans l'enviable position du bon mais pas forcément exceptionnel ni même foncièrement original.
La critique entière figure sur Core And Co, n'hésitez pas à aller y faire un tour !