Lithotome
Lithotome

Album de Lithotome (2013)

En provenance de Philadelphie en Pennsylvanie et sous ses allures de groupes de débutants avec ce premier album sorti sur le petit label australien Fall Of Nature, Lithotome est en fait un groupe d’activistes du black underground américain ; les cinq membres sont impliqués dans des projets comme Chaos Moon, Imperial, Krieg, Twilight, Accursed Aeons, Esoterica, Vrolok (pour ceux à qui ça parle). Par ailleurs, le groupe s’appelait anciennement Coffin et fut rebaptisé en 2011 par le fondateur Alex Poole.


Pour info, le lithotome est un ancien instrument chirurgical servant à fractionner un calcul à l’intérieur de la vessie afin de permettre son évacuation par les voies naturelles. J’ai mal rien que d’y penser !


Cet album de six morceaux pour quelque quarante minutes de musique témoigne d’un travail approfondi et réfléchi.
Dans Lithotome, tout se joue sur des ambiances de cauchemar et de folie ; j’ai pensé immédiatement à Portal (vous allez me dire, encore un !) sur les premières plages : ce même death blackisant sombre et rampant, avec un riffing amélodique et dissonant.
Une particularité tout de même, la basse est légèrement sur-mixée et bourdonne en permanence dans nos oreilles avec des lignes décalées quelques demi-tons par rapport aux guitares ; ce qui pourra en agacer certains, néanmoins ça leur donne une forme d’identité sonore.
Leur death metal très rétro est teinté de doom, et à ce titre c’est une autre influence qu’on identifie sur le morceau A Halo’s Swarm Of Locust : Esoteric. Ce doom funéraire psychédélique qui fait bande sonore du bad trip le plus abominable qui soit.
On peut aussi entendre des chœurs monastiques en fin de disque, mais ils sont à mon avis hors propos car l’essence de Lithotome n’est ni occulte ni ritualiste. C’est plutôt d’apparitions indescriptibles et effroyables qu’il s’agit, l’impression d’être hanté par des créatures cauchemardesques dont on ne peut se défaire.
Pour terminer la description, je dirai que l’album présente également quelques colorations noise de par l’ajout de nappes bruitistes souvent assez discrètes mais qui contribuent à la densité de la musique.


L’étiquette doom/death qu’on leur a collée me paraît inexacte ; je parle donc de doomed death (appréciez la subtilité), car le disque est majoritairement up tempo et basé sur un riffing en trémolo et arpèges que sur des gros accords gras et pachydermiques.


Encore un qui m’a conquis dès les premières écoutes. J’attendais beaucoup de ce disque, et je n’ai pas été déçu. L’atmosphère est on peut plus prenante et les fans des groupes précités sauront l’apprécier. Sombre, glauque et paradoxalement assez digeste, Lithotome est un must have parmi les sorties death régressif de cette année.


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Man_Gaut
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le 13 juin 2017

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Man Gaut

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