Chris Liebing revient en 2008 sous son format de prédilection, le set Dj enregistré en live.
C'est au festival Nature One qu'il s'est produit cette fois-ci, festival allemand qui regroupe dans les 55 000 personnes avec quelques 300 Djs, rien que ça!
On peut donc aisément imaginer l'ambiance survoltée régnant dans la foule, hypnotisée par le matraquage intensif de la techno de l'orfèvre teuton.
Car on peut bien parler d'orfèvrerie, pour ceux qui connaissent déjà ses autres live, ceux qui l'ont déjà vu: adepte des mixes techniques, il utilise depuis bon nombre d'années la technologie informatique alliée aux performances stupéfiantes de la console Allen & Heath Xone 3D -peut-être est-il passé à la 4D maintenant.
Le résultat de tout ça est un mix ultra fluide, tellement que l'on peut dire que certaines transitions relèvent davantage du mash up en live que du simple mix à proprement parler.
Pour illustrer mon propos, je décortiquerai le moment fort de ce set: il commence en plage 11 avec "Washmachine" qui introduit en fin la ligne de basse ahurissante de "Puckelbop", titre situé seulement en plage 13 -identifié aisément pour ceux qui ont écouté "Mind Control" de Bailey & Santana ; Chris Liebing enchaîne sur le remix de "Total Departure" avec une boucle filtrée pour ne pas interférer avec la basse sus-citée ; on a donc les aigus de "Total..." avec une sirène tonitruante qui rend complètement fou, le Dj s'amusant à créer des breaks artificiellement en jouant sur les filtres ; puis la boucle disparaît progressivement, ce qui permet à "Emissions" de s'immiscer, toujours dans les aigus ; enfin, pour clore ce peak time démentiel, l'apparition de la section "vocale" de "Grindhouse", "Pukelbop" est filtré dans les aigus et disparaît pour laisser place à une nouvelle ligne de basse, après avoir tenu l'auditoire en haleine pendant plus de 17 minutes.
Ce qui permet de dire, et Chris Liebing le précise également dans le feuillet, que la division en plages peut paraître quelque peu artificielle, chaque morceau étant difficile à individualiser.
Pour ce qui est de la sélection à proprement parler, on retrouve les habituels Alex Bau, Perc, Harcell, Speedy J, Dubfire, Radioslave, Smith & Selway remixés par Cirez D -Eric Prydz- et bien sûr Chris Liebing et son monstrueux "Puckelbop" justement. A noter la présence de Moonbeam, que l'on voit plus volontiers sur des compilations trance et progressive que techno.
Les labels: CL, le label de Chris Liebing -qui fête cette année ses dix ans et propose une compilation de nouveautés à la place du best of rétrospectif habituel-, Traum, Toolroom, Minus -label de Richie Hawtin-, Drumcode.
C'est clair, ce CD n'est pas vraiment fait pour les amoureux des mélodies et des vocaux -encore qu'avec un peu d'ouverture d'esprit... Pour ceux qui cherchent de la bonne techno club, des rythmes bien frappés, un mix technique, ou tout simplement une bonne compilation de Chris Liebing dans la veine de "Live in Zürich" et "Live at Womb Tokyo", JETEZ-VOUS DESSUS!
Pour indication:
1. Rickzor "Dark" Spinclub
2. Tony Rohr "Sweep the Leg" QAP
3. Moonbeam "Spring Story" Traum
4. Alex Bau "Gusts" CL
5. Chris Liebing "Tubular Bell" CL
6. Perc "Serious Moonlight" CL
7. Harcell "Boiling Point" Drumcode
8. Tommy Four Seven & James Kronier "Strix" Shooting Elvis
9. Speedy J "Edix" unreleased
10. Lauhaus "Shitapple" Intacto
11. Workidz "Washmachine" Toolroom
12. Smith & Selway "Total Departure" (Cirez D remix) Drumcode
13. Chris Liebing "Puckelbop" CL
14. Dubfire "Emissions" Minus
15. Radioslave feat Danton Eeprom "Grindhouse" (Danton Eeprom's vocal version) Rekids Ltd
16. Brian Sanhaji "Cortosis" (Chris Liebing remix) CL