[...] Efficacité redoutable lorsque PeroPero se montrent sous leur facette la plus « accessible » mais sacrément inventive pour le reste bloqué dans méandres de Lizards. « Tongue » et « EHM » se montrent comme de vrais bons singles qui restent somme toute droits dans leur botte, à portée fédératrice, l'album complet se veut bien plus progressif dans l'esprit. Mais pas le prog' long et chiant, à haute technicité et branlages de manche jusqu'à l'éjaculation pestilentielle d'ego. On pensera davantage à des trucs plus basiques tels des King Crimson, voire des délires plus récents et modernes comme Tool ou encore The Erkonauts dans l'approche du progressif, à savoir des structures évolutives, piquant des idées à droite à gauche de ce qu'il se fait ailleurs sans vraiment de limites et contraintes. Parce qu'au final, on peut y voir – liste non exhaustive – du Rush, du Primus, du Faith No More, du King Crimson, du Aphex Twin, du Meshuggah, Zappa voire même Igorrr. C'est que les deux énergumènes ont du goût en plus. Et ce, sans jamais stagner et jouer dans la répétition lassante vu qu'au final, Lizards reste plutôt court et aucun de ses titres ne dépasse la barre des six minutes. Autant dire, pas le temps de s'emmerder, ni même de décrocher, la base fusion de leur noyau faisant que l'on n'ait jamais l'impression d'être confronté à des choses trop complexes et chiadées, PeroPero préférant miser sur le côté improbable et irrationnel de ses divers éléments, mais ne fonctionnant mystérieusement que trop bien.
En somme, PeroPero, c'est ce genre de petite perle qui mérite d'être enfilée à plus large échelle. Lizards se veut à la fois inventif, efficace, fédérateur et totalement intemporel tant il usite de modernité que d'éléments rétrogrades ayant faits les beaux jours des décennies précédentes. Et quand on voit le carton plein à Clisson recueilli l'année dernière par Igorrr – et toutes les jolies conséquences que ça a engendré – nul doute que tu mettrais ces deux larrons sous une Valley ou une Temple, ça pourrait rameuter les masses : ceux qui se laisseront emporter par le groove contagieux de la fusion, les autres, plus analystes, se délecteront de ce petit numéro agile digne d'une construction d'un château de cartes.
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