Parmi les nombreux traumatisés de l’année 2016, Chris Baio a lui aussi mal vécu les dernières élections américaines. Mais depuis Londres où il vit, il a également dû prendre en pleine face le Brexit ou la mort de son idole David Bowie. Comme pour s’exorciser après une année de merde, le membre de Vampire Weekend sort « Man Of The World », un deuxième album en forme de catharsis où il évoque ses angoisses dans un monde devenu fou. Mais loin de produire le disque le plus déprimant de l’été, le bassiste reconverti en DJ poursuit une échappée solitaire avant tout électronique, entre beats solaires et mélodies vocales addictives. Le tout prend ainsi la forme d’une alt-pop estivale et enjouée, quand le fond plus introspectif offre un décalage bienvenu. On regrettera seulement que l’œuvre d’ensemble soit assez inégale, passés quelques tubes évidents.