Django Django.
Après deux morceaux qui faisaient craindre le pire, comme si le groupe cherchait à nous dire lui-même : « ce que nous avons de meilleur se trouve dans notre précédent album, dans celui-ci vous ne trouverez que des sous-produits, passez-vite votre chemin... », j'ai finalement été rassuré plus vite que je ne l'aurai pensé. Au début je n'étais pas emballé, mais alors pas du tout. Je patientais impatiemment, me disant que nous n'en étions qu'au début du disque, qu'il fallait attendre encore un peu et garder confiance en ces talents qui avaient fait la richesse du délicieux précédent album des Django Django. Je n'ai pas eu à patienter fort longtemps puisque le morceau « Champagne » me satisfaisait amplement en me donnant ce que j'étais venu chercher : des morceaux riches en harmonies vocales, optimistes (dans la forme tout du moins), joyeux, affichant au passage ostensiblement l'influence majeure et évidente du groupe : The Beach Boys, groupe que j'estime beaucoup et qui selon moi a créé l'un des meilleurs albums de tous les temps : « Pet Sounds ». « Champagne », le morceau qui m'aura donc rassuré. Un truc dansant, bien fait, une basse qui bouge. « Tic Tac Toe » et « Further », les morceaux suivants, sont du même acabit. Ouf. Ce n'est pas les instruments ou les arrangements que j'attendais avec impatience dans ce nouvel album des Django Django, mais les voix. Même si certains aspects purement électroniques, minimalistes et fades (le beat électro caricatural de « In your beat ») sont à oublier, la synthèse des voix des chanteurs à une puissance et un effet détonant semblable aux harmonies vocales des Crosby Stills Nash & Young, Beatles, ou Beach Boys. Globalement, l'album s'écoute, mais est loin de surpasser son illustre prédécesseur (Born under saturn), bien plus vitaminé et enfantin. Dans celui-ci, on part dans plusieurs directions, parfois trop éloignées de ce qui fait la substance et l'identité du groupe (l'intro de « Real Gone » peut faire penser à certains passages de morceaux du dernier album de Soulwax, en moins bon). Au final, le disque peut nous laisser sur notre faim, par sa durée (40 minutes, et 10 morceaux... ), trop courte, par sa trop grande légèreté voire fragilité. Quelques bons morceaux sont à sauver, et donc à écouter (« Champagne » surtout, au risque de se répéter), mais un disque qui globalement, et malheureusement se révèle être sans réelle saveur ni folie.