Ligne de basse impeccable... arpèges de guitare pop bien calées, voix un peu enraillée, un brin forcée, mais somme toute agréable. La production est bonne. Oh que oui.
Le groupe a l’air d’avoir de l’expérience. Il s’agit là des Kings Of Leon, et oui, ils sont expérimentés puisque cela fait maintenant plus de 10 ans qu’ils jouent. Et qu’il doit être difficile d’être un bon groupe de rock comme ces gaziers, dont on attend quelque chose de l’ampleur des premiers opus… cet album-ci, dès le premier morceau, commence pourtant très bien, jusqu’à ce que ça gatouille.
La chanson « Supersoaker », ainsi que le riff d’intro de « Rock City » et les grooves qui s’en échappent sont tellement irrésistibles que ça me fait bouger sur ma chaise alors que j’écris ces lignes. Les solos qui suivent ne sont pas en reste, et ajoutent un zeste de jubilation pour ce disque d’un dimanche après-midi ensoleillé de lendemain de cuite.
Disons que, si le groupe était méconnu ou débutait, on pourrait presque crier là au chef-d’œuvre. Seulement voilà, ils doivent confirmer depuis longtemps, et nous sortir un « Sergeant Pepper’s (…) » à eux, quoiqu’on en dise, bien que ça mette la barre un peu haut il est vrai.
« Don’t Matter » est d’obédience stoner, clairement. Le riff, et la manière de chanter à la Josh Homme démontrent dans une certaine mesure que tout le monde, y compris les groupes de rock eux-mêmes, sont nostalgiques de « Song For A Deaf » et que n’importe qui de censé sur terre veut qu’un vrai QOFTSA mette un bon coup de pied dans la fourmilière pour envoyer valdinguer dans les chiottes les MGMT et autres Georges Michael. Le solo, furieux, dévoile des compétences guitaristiques insoupçonnées.
« Beautiful War », un U2 mal assumé, mais bon c’est bien écrit alors on ne va pas faire la fine bouche.
Et puis, ayant mal suivi l’actualité musicale ces derniers temps, je ne leur tiendrai pas rigueur de ce morceaux douteux d’influence douteuse : je savais bien que les AM allaient sortir leur « AM », et j’en ai trop attendu alors je l’ai un peu eue dans le cul, alors que là, surprise, les Kings Of Leon sortent un nouvel opus, personne ne m’a rien dit, et, même si on n’est pas en possession d’un chef-d’œuvre (tout simplement parce-que, de nos jours, ça ne se fait plus), il y a dans quasiment chaque titre (« Temple » en particulier) une vivacité transmises à travers le prisme de ces notes de musiques parfois élégiaques, une forme, mais surtout, une envie de jouer entre copains qui suffisent à poser la galette sur le tourne-disque et à s’en délecter, en prenant un petit café.
« Wait For Me » est une bonne chanson de pop : qualité d’écriture, voix posément posée sur chaque mot, la batterie structure le tout, la guitare nous lâche encore de ces arpèges entêtantes jusqu’à la moelle.
L’espèce de gospel bizarre, à la fin du boogie « Family Tree » montre que la palette musicale est large et m’arrache un sourcil en accent circonflexe.
Toutefois, arrivé à « Comeback Story », l’impression d’être dans la redite mal assumée, la pop mielleuse jouée de manière naïve, finaude et trop pop printanière pour être honnête.
Dans l’ensemble, c’est un album qui vaut largement le détour
…et l’oreille.
Assurément l’un des bons albums de ce millésime 2013.